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ANECDOTES

les degrés de l'échafaud dressé, pour la

circonstance, sur la place des Épars, à

Chartres. C'est avec des soupirs de soula-

gement et au milieu de cris d'allégresse

que des centaines de beaucerons, venus

là tout spécialement depuis les fermes les

plus reculées, assistèrent au supplice de

la guillotine. Ces vingt-trois condamnés

étaient les plus durement châtiés parmi

les bandits qui avaient été interpellés un

peu plus d'un an auparavant.

considération. Au cours du procès qui sui-
LE TRÉSOR DES CHAUFFEURS
vit l'enquête, pas une seule fois cette affai-
Le juge Fougeron s'était-il vraiment mysté- re de trésor ne fut évoquée, et c'est dans

rieusement enrichi à partir de 1798, com- le mutisme le plus total que les vingt-trois

me le prétend cette tradition ? En fait, pas plus grands criminels de la bande montè-

vraiment. Il est vrai qu'il mourut très aisé, rent sur l'échafaud. Le " Rouge d'Auneau

mais il convient de remarquer qu'il était ", second du " Beau François " qui, lui,

issu d'une famille fort riche et que de bel- était parvenu à s'évader et disparut à ja-

les opérations financières conduites pen- mais, avait à lui seul, à l'issue des débats,

dant la Révolution étaient encore venues accumulé treize condamnations à mort et

arrondir sa bourse. N'habitait-il pas déjà cent soixante dix-huit années de bagne!

dans un château, celui de Villeprévost, au On lui accorda une remise de peine en ne

moment des faits ? Fougeron, par la suite, le guillotinant qu'une seule fois! Pour les

n'abandonna ni la région ni sa carrière de autres, qui n'avaient été que des compar-

magistrat. Son instruction, conduite à Or- ses, des indicateurs ou des receleurs, le

gères, lui valut une belle promotion au tri- jury de la cour d'assises infligea des pei-

bunal d'Orléans, ville où il termina ses nes moins sévères : la détention à vie et
jours au milieu de la plus grande quelques années de bagne pour les cas

les moins graves.