Page 14 - Lux in Nocte 4
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Issu d'un ancien groupe épiscopal remontant aux premiers temps de la chrétienté, l'édifice
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fut reconstruit à la moitié du XII siècle, sous le règne de Louis VII. Le maître d’ouvrage, l’évêque
Pierre, brillant ecclésiastique, était l'ami intime de Suger, l’abbé de la puissante abbaye de Saint-
Denis et personnage influent du royaume.
La façade de Notre-Dame de Senlis est proche de celle de la basilique Saint-Denis. Le
massif occidental s'élève en une composition symétrique, tripartite, alternant portails, baies et
rosaces jusqu'aux sommets des tours clochers, en un rythme faisant penser à une œuvre musicale.
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Façade occidentale de la cathédrale de Senlis - Gouache sur vélin d’Arches
Des trois entrées servant la nef et les collatéraux, le portail central développe un
programme sculpté qui constitue une étape importante dans l'évolution de l'art gothique.
Sa composition est très proche de celle du portail de la porte du cimetière (ou portail des
Valois) situé au nord de la basilique Saint-Denis et on y décèle des similitudes entre les sculptures.
Des historiens d'art y voient une influence mosane, notamment par le traitement des drapés qui
ressemble à celui, plus ancien, des figures des fonts baptismaux de Saint-Barthélémy de Liège.
C'est ainsi qu'on suppose l'activité d'un même atelier, qui travailla à Saint-Denis, puis à Senlis,
dirigé par un artiste talentueux que l'on nomme - sans le connaître - Le maître de la porte du
cimetière.
Le rapprochement peut aussi être confirmé par la thématique car Suger commanda pour le
tympan du portail gauche de Saint-Denis une mosaïque, aujourd'hui disparue, qui – pense-t-on -
représentait le couronnement de la Vierge. Ce sujet nouveau annonce le grand succès du culte