Page 9 - Editions Tarabuste

DÉSIR DE VOIR

La littérature est comme cet immense savoir
sur les anges qu’ont accumulé les Pères de
l’Église: édifice aussi magnifique et lumineux
que son objet, mais transparent et fragile, [...]
dont les fondations reposent sur le sable de la
fiction.
ALAIN NADAUD

D’écrire, il avait arrêté.
Du moins proclamé telle son intention. Et de
lui aucun livre, depuis, n’avait paru. À peine quel-
ques textes épars en revue, un mince Journal du
non-écrire.
Mais on ne sépare pas longtemps un écrivain
de l’écriture. A fortiori si sa lucidité lui fait perce-
voir l’émergence de l’une de ces inflexions du
monde auxquelles il fut si attentif, explorant dans
le passé de notre culture celles qui l’avaient peu
à peu construite.
C’est une inquiétude, sinon peut-être une amer-
tume, quant à l’évolution du monde éditorial qui
avait conduit Alain Nadaud à renoncer, comme il
l’écrivit dans D’écrire j’arrête. Inquiétude qui
depuis longtemps le taraudait: en attestent l’essai
Malaise dans la littérature voué à cet art en passe

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