Page 75 - ANGOISSE
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Paris, Ministère de l’intérieur -14 Juin – 07H24
- Assieds-toi je t’en prie.
Le Ministre de la Santé ne se fit pas prier une seconde fois et s’affala
littéralement dans le lourd fauteuil. Il était totalement épuisé bien que
s’interdisant de faire la moindre sieste en sachant combien le temps était
précieux.
- Tu m’as intrigué lorsque tu m’as téléphoné tout à l’heure en me disant que
tu avais quelque chose d’important et de très urgent à me dire. Par conséquent
je t’écoute.
- Tout d’abord, avant de t’exposer le but de ma visite, j’ai deux questions à te
poser.
- Vas-y, pose-les mais fais vite car dans une vingtaine de minutes je dois faire
un point avec tous mes chefs de services.
- Que penses-tu de l’attitude depuis quelques heures de notre « camarade »
Ministre de la Défense ?
- Je vois où tu veux en venir. Tu fais sans doute allusion au fait qu’il régente
désormais le Palais de l’Elysée ?
- C’est un doux euphémisme puisqu’il donne des ordres comme s’il était le
Président de la République lui-même. Dans l’ordre constitutionnel cela devrait
être le rôle du Premier Ministre.
- Nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer ensemble à demi-mots dans le
passé mais aujourd’hui soyons clairs. Tu sais, je sais, nous savons tous que c’est
un Premier Ministre fantoche. Il a été nommé pour être certain qu’il ne
prendrait aucune part de lumière au Président et on peut considérer que dans
ce rôle il est parfait. Note simplement que lors que notre Conseil Ministériel
restreint hier il n’a jamais pris la parole. Cela en dit long sur le personnage.
- Nous ne pouvons par conséquent pas compter sur lui.
- Que veux-tu dire ainsi ?
- J’y viendrai mais j’ai maintenant la seconde question à te poser.
Le Ministre de la Santé se fit plus solennel tant la question était
d’importance. Il savait bien entendu que celle-ci était susceptible de lui coûter
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