Page 139 - L'Empreinte du temps
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L’enquêtrice  repensa  alors  à  l’acte  notarié  qu’elle  avait
          reconstitué. Celui-ci datait très précisément du 19 février 1987. Si la
          vendeuse, cette Suzanne VANIAN, avait été assassinée par l’acheteur
          il  était fort probable  que  celui-ci  ait  attendu quelques  mois  avant
          d’agir.
          -  On  va  tout  d’abord  concentrer  nos  recherches  sur  le  second
          semestre 1987 si tu veux bien. S’agissant d’une affaire criminelle le
          dossier devrait être relativement volumineux.
          -  Comme  tu  l’avais  sans  doute  compris  mon  travail  aux  archives
          consistait à opérer du rangement et à répertorier ainsi qu’à classer
          tous les dossiers.  En leur donnant une référence alphanumérique
          pour mieux les retrouver ensuite. Très vertueux si on veut bien tenir
          compte  du  fait  qu’il  n’est  jamais  trop  tard  pour  bien  faire  mais
          néanmoins un travail de titan. Ce qui signifie que l’on a peu de chance
          de  retrouver  ton  dossier  de  cette  manière  dans  la  mesure  où  j’ai
          naturellement commencé par les affaires les plus récentes.
          -  Et  tes  prédécesseurs  de  quelle  manière  effectuaient-il  le
          rangement ?
          - Pour être tout à fait honnête, surtout en fonction des emplacements
          laissés vides par le classement vertical.
          - Ce qui veut dire un peu n’importe où et sans logique ?
          - C’est malheureusement exactement ça.
          - Bon alors autant nous y mettre au plus vite en espérant que nous
          aurons un peu de chance.

            Le classement était réellement anarchique et Clarice commençait
          à perdre patience. De plus la lumière blafarde avait le don de lui irriter
          les yeux. Philippe de son côté semblait être plus dans son élément.
          Du moins avait-il passé le cap permettant de supporter l’intolérable.
          Cette frontière invisible au-delà de laquelle tout être humain faisait
          abstraction de sa conscience pour accepter l’insupportable.
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