Page 141 - L'Empreinte du temps
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Philippe s’était mis au volant après avoir installé, menotté, Gilles
SOURIQUET sur la banquette arrière. Clarice quant à elle ne parvenait
pas à s’extraire de la lecture du dossier d’enquête de 1987, se
souciant comme de la guigne de la poussière qui s’accrochait à ses
vêtements.
- Alors Madame la policière, on révise une dernière fois son dossier
avant de me présenter au Juge ? Vous devez être tellement triste de
savoir que je vais bientôt sortir. Peut-être même plus vite que vous
du Palais de Justice.
- Vous savez, poursuivit-il sur le même ton de défi en constatant qu’il
n’y avait pas de réaction, que je compte bien dès ma sortie donner
suite à plusieurs interviews. Il faut bien que quelqu’un se sacrifie pour
dénoncer l’acharnement policier qui n’a d’autre but que de trouver à
tout prix un coupable…
- Tu vas finir par la fermer ta grande gueule ! beugla Philippe. On a
bien compris ton petit speech mais pour l’instant tu la boucles. Tu iras
ensuite raconter ce que tu veux à la Juge, au pape ou au bon Dieu lui-
même, on s’en fout !
- J’ai le droit de m’exprimer et vous ne pourrez pas m’en empêcher !
La voiture fit une légère embardée au moment où Philippe serra
rageusement le frein à main. Le gardien descendit et dans le même
mouvement ouvrit la porte arrière gauche à la grande surprise de
SOURIQUET qui n’en menait pas large.
- Descends ! Sors de cette putain de voiture avant que je t’attrape par
la peau des couilles.
Le mis en cause s’exécuta lentement en rentrant la tête dans ses
épaules tant pour ne pas se cogner à la portière en sortant que pour
se protéger des coups qui risquaient de pleuvoir. Sans nervosité
pourtant le gardien lui demanda alors de lui tendre les mains. D’un
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