Page 134 - L'Empreinte du temps
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Suzanne  VANIAN  et  la  récente  victime  du  23,  Madame  Rolande
          CUGNET. Elle se demandait intérieurement à quoi tout cela pouvait
          rimer. La policière avait menti à son collègue en replaçant les dates
          de  l’acte  notarié  à  l’époque  actuelle  avec  l’idée  bien  arrêtée  de
          présenter  ce  même  scénario  à  la  Juge  afin  de  gagner  un  temps
          précieux pour de nouvelles investigations. Tout en s’interrogeant sur
          l’intérêt réel d’une telle démarche. Bien, se dit-elle mentalement, tu
          as retrouvé sur les lieux du crime un acte notarié datant de 1987 mais
          en quoi cela pourrait-il concerner Gilles SOURIQUET qui n’était même
          pas né à cette époque ?
            En descendant les escaliers intérieurs du commissariat la policière
          croisa  le  Brigadier  LORENTZ,  le  salua  rapidement  puis  prise  d’une
          intuition l’interpella alors que celui-ci arrivait sur le palier du premier
          étage.
          - Je peux te poser une question ?
          -  Tu  peux  toujours  poser,  je  ne  dis  pas  pour  autant  que  je  vais
          répondre, lâcha-t-il du ton sarcastique qui le caractérisait.
          - Cela fait depuis combien d’années que tu bosses ici ?
          - Tu t’intéresses à ma carrière maintenant ? C’est peut-être toi qui est
          chargée de mon prochain pot de départ à la retraite.
          - Arrête, je suis sérieuse et tu vas peut-être pouvoir m’aider.
          - J’ai fait toute ma carrière ici et je suis arrivé en 1985. Sinon pour le
          reste fais le calcul toi-même.
          - Parfait. Ma question va peut-être te paraître absurde mais comme
          tu  es  la  mémoire  vivante  du  service,  garderais-tu  justement  la
          mémoire de quelque chose qui se serait déjà produit au 23 rue des
          souvenirs ?  Bien  sûr  si  on  excepte  le  crime  qui  s’y  est  produit
          récemment.
            Clarice s’attendait soit à une réponse évasive du genre « laisse-moi
          un  peu  de  temps  pour  y  réfléchir »,  soit  une  réponse  carrément


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