Page 132 - L'Empreinte du temps
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- Disons que j’ai mis à profit cette nuit blanche pour essayer de
comprendre ce qui clochait dans cette enquête. Si SOURIQUET est
bien le coupable comme je le pense il disposait entre l’assassinat et
son interpellation d’un temps largement suffisant pour faire
disparaître les preuves de sa culpabilité.
- Ce qui expliquerait, l’interrompit Philippe, pourquoi nous n’avons
rien trouvé lors de la perquisition et si je suis bien ton raisonnement
il est fort probable que l’on ne retrouve jamais rien.
- Tout à fait exact. Alors je me suis dit qu’au lieu de travailler sur la
recherche de preuves il serait plus utile de chercher le mobile de cet
homicide. Si comme je l’espère on trouve ce qui a motivé ce crime
odieux, on peut alors imaginer le rattacher à SOURIQUET.
- En résumé il nous faut répondre à cette question au demeurant
simple : « Qui avait intérêt à assassiner la dame du 23 et surtout de
cette manière ? ».
- Exactement. Alors j’ai cherché des tas de raisons avant d’en arriver
à la conclusion que le mobile était l’argent, le banal appât du gain.
- Explique-moi car sauf erreur de ma part, il semblerait qu’il n’y ait
rien eu de volé si on exclut bien entendu la main et les globes
oculaires. Tu as pu voir comme moi que le mobilier était plutôt
spartiate et modeste au domicile de cette femme. Par conséquent
elle ne devait pas franchement susciter la convoitise.
- Le mobilier apparemment non mais la maison ?
- Il faut que tu éclaires ma lanterne parce que j’avoue sincèrement ne
pas te suivre.
- Imagine maintenant que la dame du 23 ait vendu sa maison en
viager à son voisin SOURIQUET. Celui-ci finit par s’impatienter de
payer la rente viagère, d’autant que la vendeuse occupante est
relativement jeune alors il donne un petit coup de pouce au destin et
décide finalement de l’assassiner lui-même en prenant toutes les
précautions d’usage pour ne pas être réellement inquiété. Il a
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