Page 131 - L'Empreinte du temps
P. 131
- Tu n’as pas de miroir chez toi ?
- Si pourquoi ?
- Eh bien j’ai comme dans l’idée que tu n’as pas dû y croiser ta tête ce
matin car excuse-moi de te le dire Clarice mais tu as véritablement la
tronche d’un zombie.
- Merci pour le compliment.
- Te vexe pas. Je voulais seulement te faire remarquer que cela te
ferait beaucoup de bien de dormir car manifestement à ce rythme là
tu ne vas pas tenir le choc très longtemps.
- Oui désolé pour ma réaction un peu vive. J’ai effectivement
énormément de sommeil à rattraper et promis je suivrai tes conseils
dès que cette foutue enquête me le permettra.
- Ce qui devrait être rapidement le cas car si j’ai bien compris il y a de
fortes probabilités pour que Gilles SOURIQUET ressorte libre du
bureau de la Juge d’Instruction en l’absence d’éléments plus
probants de sa culpabilité.
- On pourrait effectivement le supposer mais pour ma part j’ai de
bonnes raisons de croire le contraire.
- Ne me dis pas que tu es revenue cette nuit pour bosser.
- Non j’étais sagement chez moi, même s’il est vrai que je ne suis pas
parvenue à dormir de la nuit.
Clarice se sentit tout à coup mal à l’aise. Elle savait qu’à partir de
cet instant elle devrait nécessairement mentir à son collègue bien
qu’elle se le reprochât déjà. Tout d’abord parce qu’aucun procès-
verbal dans la procédure ne faisait état de cet acte notarié
rageusement déchiré en pièces, lequel au surplus n’aurait jamais dû
se retrouver chez elle et ensuite car elle s’imaginait mal lui expliquer
la manière totalement irrationnelle dont elle était parvenue à
reconstituer le puzzle et découvrir son contenu.
131