Page 152 - L'Empreinte du temps
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- Je vais appeler un médecin !
- Non, le stoppa-t-elle, ce n’est pas la peine. Il y a que je viens tout
juste d’apprendre une information qui me bouleverse.
- Si c’est professionnel, fais la moi partager. Si c’est une information
aussi lourde il vaut mieux la porter à deux.
- Je ne sais pas si tu comprendrais avec ton esprit rationnel.
- Dis toujours, on verra bien. Je suis prêt à tout entendre.
- Les empreintes digitales de Suzanne VANIAN sont rigoureusement
identiques à celles de Gilles SOURIQUET. C’est Laurent qui vient de
m’en informer.
- Il doit nécessairement y avoir une erreur quelque part.
- On a vérifié chacun de notre côté et il n’y a pas d’erreur.
- Mais enfin, ce n’est pas possible. C’est bien toi je crois qui disait que
la possibilité que deux personnes puissent avoir la même empreinte
digitale est d’une chance sur soixante-quatre milliards.
- Oui je le sais parfaitement. Et pourtant nous avons bien ici,
démontré de manière tout ce qu’il y a de plus scientifique que les
empreintes relevées à plus de vingt-neuf ans d’écart sur deux
personnes physiques différentes sont bien les mêmes. Qu’est-ce
qu’un esprit rationnel comme le tien peut en conclure ?
- Qu’on est carrément dans la merde pour la suite de notre enquête.
- Non, sois un peu sérieux.
- Mais je l’étais car j’imagine bien le scénario à venir. Nous ne
disposions jusqu’à présent que des empreintes de SOURIQUET
comme élément à charge. Désormais nous avons une seconde
empreinte avec une autre personne bien distincte et pourtant il s’agit
de la même empreinte que celle de notre inculpé. Démontrant ainsi
de manière flagrante que les empreintes ne sont pas uniques et que
par conséquent celles relevées sur le lieu du crime de Rolande
CUGNET peuvent être celles de quelqu’un de tout autre que
SOURIQUET. N’importe quel avocat avec ces éléments le fait libérer
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