Page 149 - L'Empreinte du temps
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- Oui c’est une hypothèse envisageable même si à ma connaissance,
dans la longue histoire des tueurs en série, on n’a encore jamais vu
un meurtrier attendre vingt-neuf ans pour recommencer à tuer.
- Et puis, poursuivit-elle, cela n’expliquerait pas pour autant la
présence des empreintes de SOURIQUET sur le lieu du crime.
- En résumé, pour l’instant, on a un sacré casse-tête chinois.
- C’est à peu près ça.
Philippe se replongea dans la pile de PV et de rapports qui
l’attendaient encore. Bientôt il interpella de nouveau sa collègue.
- J’ai un formulaire de relevé d’empreintes de la victime.
- Oui eh bien ?
- Normalement, tu me dis si je me trompe, on ne relève pas les
empreintes de la victime puisqu’en toute logique on s’en sert pour
identifier quelqu’un et là nos collègues de l’époque savaient
parfaitement qu’ils avaient affaire avec Suzanne VANIAN.
- Normalement non mais tu as vu que lors de l’autopsie je t’ai
également demandé de relever les empreintes de la victime.
- Pour quelle raison ? Je veux dire la véritable si on oublie bien
entendu le fait que tu voulais m’épargner d’assister à la partie
dissection.
- Je te l’ai dit, une intuition. Il m’arrive fréquemment d’accomplir
certaines choses sans savoir pourquoi, uniquement en me fiant à
mon intuition, ma petite voix intérieure, qui sait sans doute mieux
que moi-même ce qui est important pour moi. Je sais que cela peut
paraître bizarre mais j’ai appris depuis bien longtemps à fonctionner
de cette manière.
- Je dois reconnaître que cela n’est pas bizarre ou étrange pour moi
mais plutôt carrément irrationnel. Pour ma part je préfère le bon vieil
esprit logique et cartésien.
- Les deux ne sont pas incompatibles tu sais. Si je remplace le mot
intuition par celui de « flair », est-ce plus rationnel pour toi ?
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