Page 154 - L'Empreinte du temps
P. 154
de sa propriété et déclare l’avoir achetée en viager début 1987 si ma
mémoire est bonne.
Clarice n’éprouva aucune envie de houspiller son collègue qui
l’avait pourtant interrompue malgré sa promesse tant elle ressentit
un immense soulagement. Même en l’absence de l’acte notarié
qu’elle avait reconstitué, la procédure retrouvait son équilibre et sa
bévue n’avait désormais plus aucune importance.
Philippe légèrement contrit lui mima le geste d’une fermeture
éclair sur sa bouche, l’invitant ainsi à poursuivre.
- Rolande CUGNET doit par conséquent s’acquitter mensuellement
d’une rente viagère qui ne la satisfait évidemment pas. Elle paye
celle-ci sans pouvoir occuper les lieux ce qui finit par l’enrager au
point où elle en arrive à la conclusion que la seule solution serait de
donner un petit coup de pouce au destin en faisant passer Suzanne
VANIAN de vie à trépas. Etant donné qu’elle sait que les soupçons
risquent rapidement de peser sur elle, Rolande décide alors d’utiliser
un mode opératoire qui pourra laisser à penser aux enquêteurs que
l’homicide a été commis, non pour des raisons crapuleuses mais par
un auteur dans un état de démence. C’est en tout cas malin, rusé mais
assurément un plan totalement diabolique et pervers. D’une manière
ou d’une autre, le 08 octobre 1987 elle parvient à entrer dans cette
maison qu’elle espère être bientôt la sienne et elle assassine Suzanne
VANIAN. Mais pas de manière banale. Elle va la lacérer de 23 coups
de couteau, l’amputer ne me demande pas pourquoi de la main
droite et procéder à l’ablation des deux globes oculaires. La mort sera
lente et horrible comme on peut aisément l’imaginer. Voilà pour la
première étape. Celle de 1987. Maintenant passons à la seconde,
celle qui risque sans doute le plus de te heurter dans tes fondements
cartésiens. Suzanne VANIAN est bien morte mais pas son esprit qui
trouve l’occasion de se réincarner deux ans plus tard. Ce sera la
naissance de Gilles SOURIQUET qui consciemment ou non et peut-
154