Page 95 - L'Empreinte du temps
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- Vous évoquez sans doute ma voisine du 23 ?
- Exactement.
- Disons que depuis trois ans que j’habite dans le quartier il m’est
arrivé à plusieurs reprises de la croiser dans la rue mais nos
conversations, si tant est qu’on puisse appeler cela des
conversations, se limitaient à Bonjour/Bonsoir. Ah si ! lâcha-t-il sur un
ton désinvolte, il nous arrivait aussi d’évoquer parfois la météo.
- Rien d’autre ?
- Rien d’autre. Juré, craché Lieutenant.
- Vous n’aviez par conséquent aucun grief à son égard ?
- Si peut-être lorsqu’elle m’indiquait qu’il allait faire beau le
lendemain alors qu’il se mettait à pleuvoir, répondit-il d’un ton
volontairement moqueur.
- Je vous prie de modérer ce type de propos Monsieur SOURIQUET.
Je ne voudrais pas avoir à vous rappeler une autre fois que nous ne
parlons pas ici de choses légères mais d’un crime odieux commis à
l’encontre de cette femme.
- Oui effectivement.
- Bien, si je résume, vous n’aviez aucune raison objective d’assassiner
cette femme.
- Je ne l’aurais pas formulé de cette manière mais c’est exact. Je
n’avais aucune raison de tuer cette femme.
- Aviez-vous déjà eu l’occasion d’entrer chez elle pour une raison
quelconque ?
- Non. Je n’ai même jamais franchi le portillon de sa clôture pour tout
vous dire. Nous n’étions pas franchement de la même génération et
cela n’avait aucun intérêt pour moi de chercher à créer des liens avec
cette vieille dame.
- Maintenant passons à une autre question. Comment saviez-vous
que nous allions venir vous interpeller. Vous et personne d’autre ?
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