Page 93 - L'Empreinte du temps
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Philippe entra dans son bureau précédé de ce SOURIQUET. Le
gardien était allé le chercher dans sa cellule de garde à vue au rez-de-
chaussée du bâtiment et le suivait de près en tenant fermement les
menottes qu’il avait verrouillées dans son dos. Il allait le faire asseoir
face à Clarice installée devant son clavier d’ordinateur lorsqu’elle
intervint.
- Il faut lui enlever ses menottes.
- Je ne sais pas si c’est une bonne idée, indiqua Philippe en marquant
d’une moue significative sa désapprobation.
- Vous allez être bien sage Monsieur SOURIQUET n’est-ce pas ?
Questionna Clarice en observant attentivement le personnage.
- Pourquoi ne serais-je pas sage étant donné que je suis innocent et
que si vous n’avez pas la mémoire trop courte, c’est moi qui suis venu
de mon plein gré jusqu’à vous pour que vous puissiez m’interpeller
malgré le fait que je ne sois pas coupable.
- Alors disons entre nous que je vais tranquillement vous entendre
m’expliquer pourquoi vous affirmez votre innocence avec autant de
véhémence dans cette affaire.
Clarice fit un signe à Philippe pour qu’il retire les menottes. Le
gardien de la Paix s’exécuta sans un mot et se plaça quelques pas en
retrait, prêt à réagir immédiatement à la moindre manifestation
velléitaire du gardé à vue. Sans avoir toutefois la certitude d’être
capable de le maîtriser en cas d’incident vu l’imposante stature de
l’individu qui mesurait presque une tête de plus que lui.
- Asseyez-vous, je vous prie.
- Merci beaucoup Lieutenant.
Clarice se sentit mal à l’aise. Elle éprouvait vis-à-vis de lui une
forme d’incompréhension inexpliquée. Ce personnage pouvait être
tour à tour en position de défiance hautement véhémente ou comme
maintenant faire preuve d’une grande déférence à son égard. A
l’image des deux personnalités qu’elle avait identifiées en lui lors du
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