Page 157 - le barrage de la gileppe
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Le barrage est un pont écluse de 134 arches d’une longueur de 1000 mètres, dont
la moitié sur le bras Damiette et l’autre moitié sur le bras Rosette.
Les briques entrent pour une large part dans la construction, les têtes de cintres, les
encoignures et les saillies sont seuls en pierres de taille. Un quai, circulaire de 1500
mètres surmonte le pont. Les arches ont 5 mètres d’ouverture, A chaque extrémité se
trouve une arche marinière de 15 mètres, fermée par deux écluses.
Les piles ont 2 m. 50 d’épaisseur seulement. Elles sont surmontées d’une petite tour
quadrangulaire et crénelée. Les entrées du pont sont fermées par une espèce de
forteresse.
Trois canaux d’irrigation portent au loin, dans des directions complètement opposées, les
eaux du Nil.
Ce travail est un sujet d’admiration pour tous les voyageurs qui le visitent.
La description de ces travaux gigantesques nous entraîne loin de notre sujet,
revenons en Belgique et que le lecteur nous permette de lui parler d’abord d’un projet
grandiose.
Il ressort de ce que nous avons dit précédemment que le barrage de la Gileppe n’a pas
été créé en vue de l’assainissement de la ville de Verviers, bien qu’il doive y contribuer
dans une large mesure, mais pour fournir à l’industrie drapière la grande quantité d’eau
qu’exige le lavage et la teinture des laines qu’elle met. en œuvre.
Quoi qu’il en soit cependant, ce moyen de recueillir un volume d'eau considérable, en
barrant une rivière de peu d’importance, dont le débit est sujet à de grandes variations, a
été employé plus d’une fois en Europe, en Afrique tout simplement aux grandes villes l’eau
potable qui leur manquait.
Pour que l’eau ainsi recueillie dans une vallée conserve les qualités d’une bonne eau, il
faut, et c’est là une condition sine qua non, que le sol de la vallée soit rocheux et que cette
roche ne se laisse point attaquer par l’eau ni par les gaz qu’elle tient en dissolution.
On pourrait citer plus de cinquante barrages construits soit pour fournir de
l'eau à de grandes villes comme celles que nous venons de nommer, soit pour satisfaire
aux besoins de l’industrie, de la navigation ou de l’agriculture.