Page 160 - le barrage de la gileppe
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                                                           Cette modification notable apportée au
                                                        régime du cours d’eau, constituera un avantage
                                                        immense pour le batelage et pour l’industrie
                                                        riveraine. En effet, à l’époque du débit maximum
                                                        les riverains sont généralement inondés, tandis
                                                        qu’ils manquent de l’eau nécessaire pour leur
                                                        travail lorsque le débit est réduit à son minimum
                                                        Après l’exécution du barrage, le débit journalier
                                                        sera donc plus de dix fois moindre que le débit
                                                        maximum actuel, car c’est à ce moment qu’on
                                                        remplira le réservoir, et dix fois plus fort que le
                                                        débit minimum.


              D’après  M.  Dusart,  la  hauteur  utile  du  barrage  de  l’Ourthe  est  de  49  mètres  ;  sa
           longueur en crête est de 205 mètres ; son épaisseur de 5 mètres au sommet et de 58
           mètres à la base, son volume de 160,000 m. de maçonnerie.

                La  rivière  se  repliant  en  forme  de  V  à  proximité  du  barrage,  l’on  a  utilisé  cette
           particularité du site pour faire le déversoir des eaux surabondantes en creusant jusqu’au


           niveau  le  plus  élevé,  quelles  peuvent  atteindre  une  large  tranchée  en  travers  de  la

           montagne  qui  sépare  les  deux  branches  du  V.  Cette  tranchée  met  le  réservoir  en

           communication  avec  la  rivière  en  aval  du  barrage  et  fournit  des  moellons  pour  la

           construction de celui-ci.

            Pour vider et curer le réservoir, un aqueduc de fond, semblable à ceux de la Gileppe,
           contourne le barrage.

              La prise d’eau pour la distribution
            s’effectue à 3 mètres au-dessus du lit de
            la rivière, c’est- à-dire à 46 mètres

            au-dessous de la surface des plus hautes

            eaux, par deux tubes en fer logés

            séparément dans deux galeries
            accouplées.


              Des serrements en maçonnerie,

            comme à la Gileppe, mettent obstacle à
            l’introduction de l’eau du déversoir dans
            ces galeries. En aval de ces serrements
            se trouvent les obturateurs des tuyaux. La
            manœuvre de chacun de ces appareils
            aboutit dans la galerie voisine.





              A l’extrémité aval de ces tuyaux, se trouvent les appareils qui ont pour mission d’amortir
             la vitesse de l’eau; puis, commence l’aqueduc de dérivation.

              Cet aqueduc est cylindrique; il a un diamètre de 2 mètres à 2 m. 58 selon la pente, il suit
             les coteaux de la rive gauche de l’Ourthe jusqu’à Hampteau. Quelques vallées
             transversales des affluents de l’Ourthe sont franchies en siphon lorsque leur profondeur
             excède 10 ou 12 mètres et les autres en viaduc. Le passage d’une vallée à l’autre s’opère
             quelquefois en tunnel.
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