Page 159 - le barrage de la gileppe
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                  Tout le monde sait aujourd'hui en Belgique qu’après une longue et scrupuleuse
               étude, dirigée avec un talent remarquable par un administrateur d’élite, l'honorable
               M. Dubois-Thorn, gouverneur du Brabant, le projet de M. Dusart consistant à barrer
               l’Ourthe, comme on a barré la Gileppe, et à conduire les eaux de cette rivière à
               Namur, à Çharleroi, à Bruxelles, à Anvers, à Gand et à Ostende, a obtenu
               l’assentiment unanime du Conseil provincial comme répondant seul à toutes les
               conditions du programme qu’il avait tracé.


                 Nous  croyons  être  agréables  à  nos  lecteurs  en  leur  donnant  une  description
               sommaire de ce projet.


                                                          L’Ourthe est formée, à son origine, de deux
                                                        rivières de 50 kilomètres de longueur chacune
                                                        qui viennent se réunir sur le territoire de

                                                        Mabompré au hameau d’Engreux : leur point
                                                        de jonction s’appelle tête de l’Ourthe.
                                                          Ces rivières, qui se nomment toutes deux
                                                        Ourthe, coulent au fond de vallées très
                                                        escarpées qui vont en s’approfondissant à
                                                        mesure quelles approchent de leur point de
                                                        rencontre. En cet endroit la surface du terrain
                                                        est à l’altitude moyenne de 450 mètres

                                                        au-dessus du niveau de la mer, tandis que, le
                                                        lit des cours d’eau est à la cote 265 mètres,
                                                        c’est:à-dire à 185 mètres plus bas.




             C’est à mille mètres en aval de ce point
           remarquable appelé tête de l’Ourthe, à
           proximité du pont de Nisramont et à sept
           kilomètres en amont de Laroche, que M.
           Dusart propose de de barrer la vallée.



             La nécessité de barrer l’Ourthe pour en

           faire la base d’une grande distribution
           d’eau résulte des variations du débit de
           cette rivière.







               Ce débit, très faible en été pendant les chaleurs, lorsque celles-ci se prolongent, est

             considérable vers la fin de l’hiver et au commencement du printemps, à l’époque de la
             fonte des neiges.

               Le plus élevé qu’on ait constaté en 1872-1873 est de neuf millions de mètres cubes par
             jour, tandis que le plus faible est de soixante-dix mille seulement: plus de cent fois moins.

               Il résulte des jaugeages effectués pendant plusieurs années consécutives que le débit
             moyen est de un million de mètres cubes par jour.

               En donnant au barrage la même hauteur qu’à celui de la Gileppe, le bassin de retenue
             contiendra soixante-deux milliards de litres d’eaux.

               Ce barrage ayant pour effet de régulariser l’écoulement des eaux de l’Ourthe et M.
             Dusart ne proposant de prendre que trois cent mille mètres cubes par jour, il en restera
             sept cent mille pour la rivière.
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