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LA MAIN CACHEE 5 deviendrait un “État esclave” dirigé par un gouvernement fantoche. Il
conclut donc : “Si cette longue histoire insulaire qui est la nôtre doit
toucher à sa fin, nous ne l’achèverons que lorsque nos corps inanimés
baigneront dans leur sang.” (Churchill de Martin Gilbert).
Le miracle de Dunkerque, de Walter Lord.
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Churchill remplaça Neville Chamberlain le 10 mai, le jour de l’offensive
7 Le miracle de Dunkerque, de Walter Lord.
allemande. Chamberlain, qui était l’artisan de l’apaisement, et partisan
de la politique de céder aux exigences toujours grandissantes d’Hitler
dans l’espoir d’une paix qui ne viendrait jamais, fut impitoyablement
hué par les membres du Parlement. Le coup de grâce fut donné par le
Député Leopold Amery. « Partez, vous dis-je ! cria-t-il à Chamberlain.
Nous en avons fini avec vous ! Au nom du ciel, partez ! » Suite à un vote
de défiance, Chamberlain quitta les lieux sous les huées des députés
scandant : « Partez ! Partez ! Partez ! »
8 « Nous sommes restés sans voix », déclara plus tard le [Général] Heinz
Guderian [architecte de l’attaque], se souvenant de la stupéfaction de
ses commandants de chars et de ses troupes à l’annonce de l’ordre
d’arrêt de l’offensive […] Le Général Colonel Walther von Brauchitsch,
Chef du OKH (le haut commandement de l’armée) s’étonnait
également de cette décision qui lui semblait d’autant plus inexplicable
qu’Hitler l’avait prise sans même consulter le haut commandement de
l’armée. Convoqué aux quartiers généraux du Führer ce soir-là, Le Le jour
général Walther avait préparé ses arguments. Mais il n’eut jamais
l’occasion de les exposer, car il se fit sévèrement réprimander […]
Furieux contre le malheureux général, Hitler reconfirma son ordre
d’arrêt de l’offensive. À 20h20, c’est en colère et humilié que Brauchitsch
rentra à l’OKH. Franz Halder, son chef d’état-major était d’une d’infamie
humeur pire encore […] Le matin du 25 mai, les deux généraux
tentèrent à nouveau de convaincre le Führer. Brauchitsch essaya
d’expliquer que cet ordre d’arrêt de l’offensive revenait purement et
simplement à mettre en péril une victoire certaine. Tel que la bataille
avait été planifiée, l’armée A était le marteau et l’armée B était l’enclume.