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pertes de la Luftwaffe s’élevaient à 1 887, dont 873 avions de combat. Les Or à présent, le marteau était suspendu dans les airs […] Mais Hitler
Allemands perdirent tant de bombardiers au-dessus de l’Angleterre ne voulut rien entendre. » (Le miracle de Dunkerque, de Walter Lord).
qu’ils ne parvinrent jamais à compenser toutes leurs pertes. Comme les
données confidentielles allemandes l’indiquent clairement, la Luftwaffe « À ce moment-là, le Général Field Marshall Hermann Goering se
trouvait dans train servant de quartier général, caché dans une forêt
ne se remit jamais entièrement du coup porté par l’Angleterre durant
près de la frontière franco-allemande. Il suivait également avec un
l’été et l’automne 1940. » (Le troisième Reich : des origines à la chute de
intérêt croissant la rapide progression des blindés allemands. Mais ce
William Shirer). qui l’inquiétait réellement n’avait pas grand-chose à voir avec les versants
exposés au feu ennemi, ou encore les pannes mécaniques. Goering, qui
9 Le 15 septembre est célébré en Angleterre comme « Le Jour de la Bataille
était un homme particulièrement présomptueux, était commandant en
d’Angleterre », afin de commémorer les batailles décisives menées au- chef de la Luftwaffe et il craignait que cette tactique spectaculaire ne
dessus de Londres. Après le 15 septembre, l’offensive aérienne allemande laisse à son armée de l’air aucun rôle à jouer dans la victoire toute proche
continua de manière moins intensive, jusqu’au début de l’invasion de la […] Il contacta immédiatement Hitler qui se trouvait dans son quartier
Russie par les Allemands en juin 1941. général situé dans la forêt, près du village de Miinstereifel au nord de
l’Allemagne. Goering exposa sa stratégie au Führer. Selon lui, le
10 La victoire de la Bataille d’Angleterre fut autant psychologique que moment était venu de laisser agir la Luftwaffe. Si le Führer ordonnait à
militaire. Tout en mettant un terme à une série de défaites, elle raffermit l’armée de se tenir en retrait et qu’il lui laissait les mains libres, il
le moral des ennemis du nazisme. Cette victoire signa en effet le premier garantissait que ses avions extermineraient l’ennemi. Cette victoire
serait facile, et l’honneur reviendrait à l’armée de l’air associée au
échec de la machine de guerre hitlérienne et marqua également un
nouveau Reich du National-Socialisme, plutôt qu’aux généraux de
tournant dans l’opinion publique américaine, à un moment où de
l’armée et aux aristocrates prussiens de la vieille garde. » (Le miracle de
nombreux Américains considéraient l’Angleterre comme condamnée. Dunkerque, de Walter Lord).

11 Passage extrait de « La voix de la Torah », du Rav Élie Munk. 10 Le 4 juin, lorsque l’évacuation fut entièrement terminée, Churchill
prononça l’un de ses discours les plus célèbres et les plus exaltés :
12 Le cas du pilote nazi qui en s’égarant allait indirectement provoquer la « Nous irons jusqu’au bout. Nous nous battrons en France, nous nous
défaite de son peuple, prend toute sa dimension lorsqu’on le met en battrons sur les mers et dans les océans, déclara-t-il sur un ton de défi.
perspective avec un deuxième épisode étrangement similaire. Quelques […] Nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les
mois plus tard, en effet, un pilote américain se perdit lui aussi, découvrant aérodromes, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous
ainsi « par hasard » la flotte japonaise cachée, ce qui permit aux nous battrons dans les collines. Jamais nous ne nous rendrons. »
(Churchill de Martin Gilbert).
Américains de remporter la Bataille décisive de Midway ; voir le prochain
chapitre. 11 Il employa cette expression lors de son discours au Parlement prononcé Le miracle de Dunkerque
le 4 juin. Quelques semaines plus tôt, lorsque la situation semblait
particulièrement préoccupante, Churchill fit remarquer à Anthony
Eden : « Il serait temps que sorte le 17, non ? » Il faisait allusion au
numéro 17 qu’il avait un jour misé avec succès à la roulette.

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