Page 191 - Step aneeee
P. 191

SIM'HA    175
                                                                          178   Même cela, c’est pour un bien !
                                                                        celles des autres, prendre le chemin s’éloignant de Miedzibuz. Ils
                                                                        les ‘hassidim furent ravis de voir la calèche du noble ainsi que
 que de bonnes intentions.
                                                                      La longue file de véhicules reprit sa route. Lors d’une bifurcation,
 conjoncture paraît sombre et inquiétante, Hachem n’a envers nous
                                                                        temps, la voie fut libre.
 recouvrer une parfaite santé. Même lorsque, sur le moment, la
                                                                        avec l’aristocrate et obtempérèrent à contrecœur. En peu de
 son caractère douloureux n’en reste pas moins nécessaire pour
                                                                        sur le bas-côté de la chaussée. Les paysans n’osèrent pas discuter
 L’on peut comparer cela à une opération chirurgicale, qui malgré
                                                                        à tous les hommes valides de déplacer la carriole endommagée
 car Hachem en est à l’origine et nous l’envoie pour notre bien.
                                                                      Le noble n’eut pas la patience d’attendre. Il ordonna brutalement
 nous considérons comme une situation difficile finira par s’améliorer,
                                                                        de se frayer un passage.
 Rabbi Akiva avait une perspective différente. Selon lui, ce que
                                                                        la circulation sur le chemin étroit. Il était absolument impossible
 notre intérêt.
                                                                        s’était cassée en raison de sa charge trop lourde, et bloquait toute
 partiel, nous ne réalisons pas à quel point Hachem n’agit que dans
                                                                        embouteillé de véhicules immobilisés. La carriole d’un paysan
 à fait comparable. Bien souvent, en raison de notre entendement
                                                                        considérablement ralenti, ils arrivèrent sur un sentier entièrement
 en dépit de ses protestations. Nous réagissons de manière tout
                                                                        du soleil. Au bout de plusieurs heures de voyage à un rythme
 et se débat, sans réaliser que sa mère le nourrit pour son bien,
                                                                        respectueuse, tout en guettant du coin de l’œil la progression
 limitée. Pour mieux saisir cette idée, imaginez un enfant qui hurle
                                                                      Ils suivirent donc la calèche du noble en gardant une distance
 angle strictement positif, attribuant nos doutes à notre perspective
                                                                        noble nous ralentisse. C’est sûrement pour un bien. »
 Gamzou percevait tous les événements, bons et mauvais, sous un
                                                                      « Non, affirma le second ‘hassid. Hachem a fait en sorte que ce
 Ces deux affirmations sont légèrement différentes. Na’houm Ich
                                                                        avant Chabbat. Peut-être devaient-ils retourner à l’auberge ?
                                                                        inquiétude : à un tel rythme, ils n’arriveraient jamais à Miedzibuz
 l’habitude de déclarer : « Tout ce qui arrive est pour le bien. »
                                                                      L’un d’eux se tourna vers son compagnon et lui exprima son
 cela, c’est pour un bien ! » Quant à son disciple, Rabbi Akiva, il avait
 Na’houm Ich Gamzou était célèbre pour son adage : « Même
                                                                        ‘hassidim furent contraints de ralentir et de rester derrière lui.
                                                                        trop violentes. La route étant trop étroite pour le dépasser, les
                                                                        éviter d’indisposer son aristocratique passager par des secousses
                                                                        direction. Le cocher guidait ses chevaux à un rythme paisible pour
 attendra au Ciel.
                                                                        la somptueuse calèche d’un noble se dirigeant dans la même
 à l’ultime récompense éternelle, elle vous
                                                                        au bout d’une heure de voyage, ils furent soudain ralentis par
 dont vous tirerez profit toute votre vie. Quant
                                                                        progresser  en  dépit  des  chemins  boueux.  Malheureusement,
                                                                      Au début, tout se passa très bien et les chevaux réussirent à
               aurait dû vous envoyer chez quelqu’un ayant enduré de réelles                                       SIM'HA    183                                   Le tailleur de pierres interrompit son travail et regarda   Une parabole célèbre relate l’histoire d’un pauvre tailleur de   Un homme doit apprendre à se concentrer sur ses véritabl
               souffrances… »                                                                              mes besoins). » Le bonheur et la satisfaction ne dépendent
 Matière à réflexion  À la fin du Birkat HaMazon, nous disons « Dorché Hachem lo                           pas de la quantité ou de la qualité de nos possessions, mais
            ya’hserou kol tov  (Ceux  qui  recherchent  Hachem  ne  manquent                               de la manière dont nous voyons et acceptons ce que Hachem
 C’est une grande  mitsva de réconforter une personne                                                      nous a donné.
            d’aucun bienfait) » (Tehilim 34:10-11). À première vue, cette phrase
 triste et de l’aider à dissiper ses inquiétudes.
            est assez surprenante. Après tout, tant de personnes « recherchent
 (Taanit 22)
            Hachem » et sont démunies à plus d’un titre !
 Une âme peut descendre dans ce monde-ci pour soixante-  D’après le Ramban, nous n’affirmons pas que les vertueux ont
 dix ou quatre-vingts ans, dans l’unique but de rendre un   tous les bienfaits, mais qu’ils ne  manquent d’aucun bienfait. En   Matière à réflexion
 certain service à un autre Juif, sur le plan matériel ou spirituel.  d’autres termes, ce passage ne sous-entend pas que les justes
 (Baal Chem Tov)  sont dotés de tous les biens, qu’ils sont riches et jouissent de tous                       Le plus riche des hommes est celui dont les plaisirs sont
            les luxes d’ici-bas. Nous devons comprendre au contraire qu’ils                                les plus simples.
            n’aspirent à aucune forme d’opulence, et que c’est la raison pour
 Si un homme offre à son ami de beaux et nombreux
            laquelle ils ne sont privés de rien. Puisqu’ils sont satisfaits de leur
 cadeaux avec un visage mécontent, c’est comme s’il ne lui
            sort, le sentiment de frustration leur est étranger.
 avait rien donné du tout.
 (Avot déRabbi Nathan 13)  En guise d’allégorie, Rav Lopian évoque un homme désireux de
               montrer à son visiteur la collection de grande valeur qu’il a réussi
 Celui qui donne un sou à un pauvre reçoit six bénédictions.   à acquérir.
 Celui qui lui insuffle du courage s’en voit accorder onze.  Cet individu ouvre en grand son armoire à pharmacie et
 (Baba Batra 11)  présente fièrement un assortiment impressionnant de différents
               médicaments. Il explique d’un ton enthousiaste que son médecin
               lui a demandé de prendre tous ces remèdes pour rester en vie ;
               il jubile à propos du prix de chacun d’eux, et des difficultés qu’il
 Rav ‘Haïm Ozer Grodzinski dit un jour : « Lorsque j’étais jeune,   a eues à obtenir les ordonnances pour constituer une collection
 je pensais que la plus grande réussite consistait à découvrir un   d’une telle envergure.
 commentaire original de la Torah. Je pense aujourd’hui que le
                 Plus cet homme parle de ses « richesses », plus son interlocuteur
 plus grand accomplissement, et de loin, est de redonner le sourire
               se sent chanceux d’être épargné d’une telle « fortune ». Au lieu
 à une veuve. »
               de l’habituelle pointe de jalousie que l’on peut ressentir à la vue
 (Rav ‘Haïm Ozer)
 162   La joie d’aider autrui                                    SIM'HA    191                           186   Être content de son sort
 #74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Yellow 74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Magenta 74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Cyan 74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Black   #  Rav Zoucha écouta a
 SIM'HA    163





 (Moa’h VaLév)
 à vous. »

 « Je voulais partager ma grande joie avec quelqu’un, et j’ai pensé
 précieux conseils. Alors qu’il partait, il confia au jeune homme :
 Même lorsque son taxi fût arrivé, il continua de lui prodiguer de

 mariage lui étant faites.
 son élève sur la manière d’évaluer au mieux les propositions de
 chidoukh. Au cours de leur longue conversation, le Rav conseilla
 homme plus âgé que les autres, qui avait du mal à trouver un
 passa beaucoup de temps avec l’un de ses disciples, un jeune
 Le jour où Rav ‘Haïm Shmulevitz maria son plus jeune fils, il


 ----------

 (HaMéorot HaGuedolim)
 Rav Israël lui avait remonté le moral.
 approuvant le commentaire de son disciple avec autant d’ardeur,

 que  cet  homme  était  déprimé  par  ses  pertes  financières.  En
 cette réponse avec un enthousiasme démesuré, parce qu’il savait
 fut parti, Rav Israël confia à ses autres élèves qu’il avait admiré
 explication du jeune homme. Cependant, lorsque ce dernier
 Rav Israël se montra profondément impressionné par la brillante

 qui laissait perplexes les disciples de Rav Israël.
 portaient mal, il fut capable de trouver la réponse à une question
 élèves au beit midrach. Un jour, à une époque où ses affaires se
 Pendant son temps libre, il avait l’habitude de rejoindre les autres
 Un disciple de Rav Israël Salanter devint un homme d’affaires.
   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196