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320 Le pouvoir de la joie
sont peut-être indolores, mais tel n’est pas le but de l’existence !
Ne vous contentez d’aucun compromis. Le confort et le bien-être
privons de la réussite authentique résultant d’un travail opiniâtre.
En tentant de limiter la souffrance inhérente à l’effort, nous nous
les objectifs escomptés de manière véritablement gratifiante.
notre volonté et notre pugnacité peuvent nous faire atteindre
satisfaisants. Il n’existe ni raccourcis ni solutions miracles. Seules
et en surmontant les difficultés que nous faisons des progrès
tentations du yétser hara. Ce n’est qu’en luttant contre les obstacles
Tout le long de notre chemin de vie, nous devons résister aux
pleinement son potentiel.
et de sortir de sa zone de confort ; c’est ainsi que l’on exploite
profondes et les plus durables qu’en s’efforçant d’évoluer
détermination. On n’accède aux satisfactions les plus
e plaisir ne peut être que le résultat d’efforts et de
L
durables de l’existence
somme, mais à la fin, il y parvenait toujours.
Les satisfactions
téléphone étaient parfois nécessaires pour rassembler toute la
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fournir de nombreux efforts, et des dizaines de coups de
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de dire, je sais que je mériterai l’aide du Ciel. » Il devait certes
« Si je commence la journée en étant content, avait-il l’habitude
de lui déposer une grande somme d’argent.
Cha’harit, ou bien lui téléphonait pour lui proposer spontanément
Systématiquement, quelqu’un venait le voir à la synagogue après
d’un éventuel imprévu, Rav Myski restait confiant et souriant.
bien à des banques qu’à des particuliers. Au lieu de s’inquiéter
Certains jours, il devait rembourser deux cent mille dollars, aussi
Un prince fut exilé au milieu de rustres paysans. Alors qu’il était # 74233_efi-ab
sur le point de désespérer, il reçut une lettre de son père. Dans
Source d’inspiration cette missive, le roi lui affirmait qu’il ne l’avait pas oublié et qu’il
s’apprêtait à envoyer un contingent de soldats pour le ramener
Étymologiquement, le mot « Chabbat » vient de sova qui au palais.
signifie « pleinement satisfait ». Il est également lié au verbe
Fou de bonheur, le prince voulut laisser éclater sa joie, mais il
chavat, évoquant « le repos » ou « l’interruption ». Lorsque
réalisa que les paysans se vexeraient s’il leur montrait à quel point
l’allumage des bougies met un terme à la poursuite des biens
il désirait les quitter. Astucieusement, il les convia à partager avec
matériels, l’homme éprouve un sentiment de plénitude.
lui un grand festin. Les paysans se délectèrent des mets raffinés,
Le Chabbat a été donné aux Juifs pour qu’ils se reposent et le prince se réjouit ouvertement des bonnes nouvelles qu’il
de la course incessante après les satisfactions de ce monde, avait reçues. Tous trouvèrent ainsi satisfaction.
et qu’ils prennent l’habitude de se contenter de ce qu’ils ont (Baal Chem Tov)
(Maharal).
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Le Chabbat nous permet de nous extraire du quotidien et
d’appréhender la réalité sous une autre perspective. Il nous Rav Aharon de Dokshitz, connu sous le surnom affectueux de
dispose à une spiritualité ne pouvant s’exprimer aisément au Rav Aréh, avait l’habitude de donner un cours de ‘Hassidout tous
cours des activités profanes de la semaine. les Motsaé Chabbat dans la petite synagogue de Dokshitz. Il
installait à l’intention de ses élèves un samovar de « panness », une
boisson chaude préparée à base d’eau bouillante, de vodka et
Avant Chabbat, chaque Juif se voit gratifié d’un supplément de sucre. Lorsque tout le monde avait bu et s’était réchauffé, Rav
d’âme. Cette néchama yétéra lui est retirée après ce jour saint, Aréh enseignait à son auditoire attentif la pensée philosophique
comme le dit le passouk « Vayinafach » que l’on peut traduire par et mystique des Maîtres de la ‘Hassidout.
« Malheur que l’âme soit perdue » (Chemot 31:17 ; Bétsa 16).
Ces cours attiraient toujours un très large public, mais le rituel
Rachi explique que pendant le Chabbat, le cœur s’élargit sous hebdomadaire connaissait un véritable pic de fréquentation
l’effet de la détente et de la joie, et l’âme désire établir une étroite après la visite annuelle de Rav Aréh chez le Rabbi de Loubavitch,
proximité avec Hachem. Le corps, toutefois, ne partage pas cette Rav Chmouel. L’on préparait à cette occasion du panness
aspiration spirituelle. La meilleure solution consiste donc à donner supplémentaire, pendant qu’une foule de ‘hassidim s’entassait
au corps ce qu’il aime, afin que l’âme puisse poursuivre librement dans la petite synagogue pour écouter avidement ce que Rav
ses objectifs plus élevés. C’est donc dans cette perspective que Areh avait appris du Rabbi de Loubavitch.
l’homme mange et boit, satisfaisant ainsi son corps et son âme.
304 La joie du Chabbat SIM'HA 305