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SIM'HA 317
316 Le pouvoir de la joie
Au milieu de cette course effrénée, tâchons donc de nous
vous avoir dit de rentrer chez vous ! »
« Comment ? Vous êtes toujours là ? s’exclama le Rav. Je pensais
chez le ‘Hozé le lendemain.
pouvoir de la sim’ha.
compris l’injonction du Rav. Il attendit une journée et se représenta
possible de la transformer en bienfaits et en bénédiction par le
immédiatement chez lui. Consterné, le ‘hassid espérait avoir mal
Même lorsqu’une décision Céleste est défavorable, il est
Or, dès qu’il entra, le ‘Hozé lui ordonna de retourner
funeste décret ! »
bureau du Rav pour le saluer.
ai renvoyé chez vous. Mais votre joie a réussi à faire annuler ce
Kippour avec le ‘Hozé. Sitôt arrivé, il se dirigea tout droit vers le
Ciel avait décrété votre mort prochaine. C’est pourquoi je vous
Débordés de sollicitations et pris par le temps, nous sommes
Un ‘hassid se rendit à Lublin pour passer Roch HaChana et Yom
« Lorsque vous êtes venu me voir la première fois, j’ai vu que le
Voyant que le ‘hassid était déconcerté, le ‘Hozé lui expliqua :
miracles que ses ‘hassidim obtiennent par la sim’ha ! »
chaleureusement et lui déclara : « Un Rav ne peut accomplir les
d’activités possible en un minimum de temps. Or, notre
surprise que ce dernier était ravi de le voir. Le Tsadik l’étreignit
Concentrez-vous sur les aspects positifs de l’existence. Cet
tension constante. Nous essayons à tout prix de faire le plus
Lorsqu’il entra dans le bureau du ‘Hozé, il constata avec
a complexité croissante de la vie moderne génère une
nouveau. Il se joignit à ses compagnons et retourna à Lublin.
Porté par l’enthousiasme, il décida de tenter sa chance à
profiter de l’existence
donc avec nous chez le Rav ! »
(Netivot Chalom)
Au plus fort de leur sim’ha, les ‘hassidim l’exhortèrent : « Revenez
Prenez le temps de
comme des serviteurs, dans un esprit de contrainte.
morosité du ‘hassid se transforma en joie.
déterminer si nous L’avons servi comme des fils, avec joie, ou
l’intention du Créateur, tant et si bien que progressivement, la
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en tant que serviteurs. Hachem examine nos actions pour
tournèrent et virevoltèrent, en chantant de joyeuses louanges à
À Roch HaChana, nous sommes jugés en tant que fils ou
en entraînant dans leur ronde notre homme découragé. Ils
Au bout d’une heure ou deux, les ‘hassidim se mirent à danser,
Source d’inspiration
et il leur raconta son expérience malheureuse.
la nuit. Il y rencontra un groupe de ‘hassidim en route pour Lublin,
telle dureté. En chemin, il fit halte dans une auberge pour y passer
ce qu’il avait bien pu faire pour que le ‘Hozé le rejette avec une
Déprimé, le ‘hassid repartit dans sa ville natale, en se demandant
Personne ne prêta attention à sa requête, mais le ‘hassid entravent notre désir d’améliorer nos relations avec les autres. d’introspection, sabotent nos tentatives de progrès personnels, et par habitude que par nécessité, font barrage à tout effort entourage. Nos emplois du temps surchargés, souvent davantage survolté nous empêchent
insista. Finalement, quelqu’un désigna une bouteille de vodka et en le dissimulant entre les plis de sa chemise. Il déchira ce linge demandèrent s’il voulait chanter avec eux pendant Chabbat et
s’écria : « Si vous videz toute cette bouteille, je vous donnerai cent en deux, en utilisa une partie pour se couvrir la tête, et l’autre Yom Tov. Il hésita à accepter leur requête, ne sachant pas si une
roubles ! » en guise de « mappa » pour recouvrir son pain. Une fois ses telle activité était appropriée dans le cadre de la yéchiva.
Le ‘hassid hésita, réticent à l’idée de se soûler la veille de Yom maigres préparatifs achevés, il accueillit le Chabbat dans la joie et Il discuta de ce point avec Rav ‘Haïm Brisker. Ce dernier lui assura
Kippour. Mais il tenait là une opportunité en or d’aider cette famille l’élévation spirituelle. que si le chant procurait à ses élèves une élévation spirituelle,
désespérée. Il but toute la vodka sous les applaudissements Lorsqu’on lui demanda comment il avait pu endurer avec un il devait satisfaire leur demande. C’est ainsi que fut instaurée la
enthousiastes des joueurs, et reçut ses cent roubles. tel stoïcisme des conditions aussi terribles, il répondit : « Je coutume d’entonner des mélodies entraînantes pendant Chabbat
Les autres clients voulurent également participer à ce sentais que rien dans ce monde ne pouvait me menacer. Je et Yom Tov. (ibid)
divertissement, et le groupe de la table voisine lui proposa le me concentrais uniquement sur Hachem, la seule Entité me
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même marché : cent roubles s’il vidait toute la bouteille de vodka. donnant du courage. »
Notre homme savait que ce second défi risquait de le plonger (Li’hiot Al Saf HaOchér) Tous les vendredis matins, Rav Itzikel ouvrait ses rideaux, afin
dans un coma éthylique, mais la pensée de l’aubergiste l’incita à de vérifier si le ciel était suffisamment clair pour commencer
accepter la proposition. Il but cet alcool jusqu’à la dernière goutte les préparatifs de Chabbat. Son gendre Rav Yankélé disait de
et reçut son paiement. lui : « Mon beau-père ressentait un profond enthousiasme pour
À son grand étonnement, il réussit à tituber vers une table cette mitsva. Les courtes journées d’hiver lui étaient pénibles,
supplémentaire, à vider une troisième bouteille de vodka pour car la nuit tombait si vite qu’il avait à peine le temps de préparer
récolter encore cent roubles. Chabbat avant le coucher du soleil. La situation était radicalement
différente pendant les étés belges, lorsqu’il disposait de dix-huit
À ce moment-là, le pauvre ‘hassid sentit ses jambes se dérober.
Il demanda aux joueurs de l’aider à se rendre chez le propriétaire bonnes heures de préparation, chaque veille de Chabbat.»
terrien, afin qu’il puisse racheter les prisonniers avant Yom (Menou’hat HaNéfech, p. 12)
Kippour. Il se fit ainsi accompagner chez le non-Juif qui compta
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soigneusement l’argent, avant de libérer la famille emprisonnée.
Le ‘hassid fit don du reste de la somme à l’aubergiste pour qu’il Yossef Mendelowitz était refuznik en Russie Soviétique. Il fut
achète de la nourriture, retourna tant bien que mal à la synagogue, incarcéré en Sibérie et torturé par le KGB pendant dix ans et sept
et s’écroula, inanimé, sur l’un des bancs. mois. Nombreux sont ceux qui furent incapables de résister aux
conditions inhumaines régnant dans les cellules disciplinaires.
Il dormit là pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que le chant de
kol nidré le tire de sa torpeur. Apercevant des hommes en train Des années plus tard, il se souvint d’un Chabbat de 1978,
de tenir les Sifré Torah, il pensa que c’était Sim’hat Torah. Il sauta lorsqu’il était en isolement carcéral. Il n’avait qu’une seule portion
donc sur ses pieds en entonnant « Ata haréta », et se mit à danser. de pain qui devait lui durer deux jours. Il possédait également un
300 Le repentir mène à la joie SIM'HA 309 308 La joie du Chabbat