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350 Affronter les défis de l’existence
SIM'HA 323
Sitôt arrivé dans son bureau, le ‘hassid lui tendit le dossier
- Pourquoi loges-tu donc dans de telles conditions ? demanda
se précipita chez le Rav pour lui demander de l’aide.
situation financière n’a pas changé, Baroukh Hachem.
l’enveloppe contenant les radiographies et le diagnostic, le père
- Pas le moins du monde ! répondit notre négociant. Ma
médecins avaient perdu tout espoir de le sauver. Saisissant
« As-tu tout perdu ? lui demanda-t-il avec inquiétude.
L’enfant d’un ‘hassid de Gour était gravement malade, et les
beau milieu de mendiants.
(Mochian Chel Israël)
Un confrère finit par l’apercevoir en train de dormir par terre au
acquise, le Rav bénit la fillette qui ne tarda pas à guérir.
Comptant sur le pouvoir de cette confiance nouvellement
la moins chère en quantités minuscules.
granges. Il utilisa ses maigres ressources pour acheter la nourriture
force de croire en la Délivrance.
aux indigents, et fit halte bien souvent dans des étables et des
Seule cette sérénité pouvait chasser son angoisse et lui donner la
retour, le négociant dût se contenter de logements réservés
lui faire accéder à un état de détente et de conviction apaisante.
Avec uniquement 20 roubles en poche pour son trajet de
atteint son objectif : il avait arraché le père à sa souffrance pour
étonnement un véritable apaisement envahir son être. Le Rav avait
180 roubles pour tout le lot et son offre fut acceptée.
Après avoir hésité quelques instants, notre homme proposa
Or pendant qu’il chantait les paroles des Téhilim, il sentit avec
effectuer l’achat.
père.
aubaine. Il se demanda s’il n’allait pas utiliser l’argent restant pour
la requête du Rav, l’homme entonna l’un des airs favoris de son
diamants étincelant dans la lumière. Le prix était une véritable
son père, et insista pour qu’il en chante un. Ne pouvant refuser
négociant. Ce dernier ne pouvait quitter des yeux les magnifiques
demanda s’il se souvenait de nigounim de Sanz qu’interprétait
Mais le Rav, imperturbable, poursuivit ses questions. Il lui
Il fit à nouveau miroiter les pierres précieuses devant le
conversation à sa fillette.
immédiatement convertir mes diamants en liquidités. »
que son propre père avait été ‘hazan. Puis, il essaya de ramener la
biens pour une sombre histoire d’accusation mensongère. Je dois
répondit rapidement qu’il était affilié aux ‘Hassidim de Sanz, et
la police est à mes trousses, et elle va me confisquer tous mes
il venait. Ne voulant pas perdre de temps en propos futiles, il
raison de cette ristourne : « J’ai de bonnes raisons de croire que
Le vendeur ne renonça pas pour autant et lui expliqua la
Lors de l’entrevue, le Rav demanda gentiment au père d’où
n’avait malheureusement pas d’argent pour les acheter.
affligés suivirent ce conseil dans l’espoir d’aider leur fille.
que n’appartenant pas à ce courant de ‘Hassidout, les parents
magnifiques et à un tarif défiant toute concurrence, mais qu’il
suggéra d’aller demander une bénédiction au Rav de Satmar. Bien
répondit d’un ton désappointé que les diamants étaient certes
malheureusement atteinte d’une grave maladie. Un ami leur
quelques pierres précieuses à un prix dérisoire. Le négociant lui
sa valise, il fut abordé par un homme qui proposa de lui vendre
Un couple vivant à Williamsburg n’avait qu’une seule fille,
Rav Avigdor Miller avait l’habitude de toucher des pépins de doit tout ce qu’il possède à la grande bonté de Hachem. L’homme
pomme placés au fond de sa poche, afin de se rappeler des peut donc se réjouir de son sort, fût-il vêtu d’un manteau rapiécé
moindres détails de la générosité Divine. et de vieux souliers raccommodés.
Concentrez-vous sur l’instant précédant votre première gorgée Notre existence et notre vitalité sont des cadeaux du Ciel,
d’eau le matin, lorsque vous êtes légèrement déshydraté. Vous d’incroyables miracles que le Créateur accomplit en nous
êtes sur le point de vivre l’un des moments les plus agréables de octroyant ses immenses bienfaits, chaque jour et chaque instant
votre journée. Avant de boire, prenez le temps de simplement dire (Rabbi Nathan, Lettre 11).
« merci ». Puis, buvez et constatez à quel point votre corps est
revigoré. La joie du ‘Hozé de Lublin le reliait même aux objets inanimés
de son environnement.
Sommes-nous régulièrement reconnaissants pour le grand Lors de l’un de ses voyages, Rav Dov Ber de Radoshitz passa
privilège que nous avons de pouvoir nous vêtir ? Rav Avigdor la nuit dans une auberge au bord de la route. Le matin venu, il
Miller conseille de passer trente secondes à apprécier ce précieux demanda à voir l’aubergiste.
cadeau que sont les habits, les poches, les boutons, les fermetures
« L’horloge ! s’écria-t-il d’un ton surexcité. La magnifique horloge
éclair et les lacets de chaussures.
suspendue dans ma chambre ! D’où vient-elle ?
Quelle chance nous avons d’être dotés d’intelligence, mais - Pourquoi cette question ? demanda l’aubergiste interloqué.
également de mains, de pieds, ainsi que du sens de la vue, du Il s’agit d’une horloge tout à fait ordinaire. Il y en a des centaines
goût, de l’odorat et du toucher ! Si seulement nous pouvions faire comme celles-ci dans tout le pays.
un inventaire quotidien de notre santé, et apprécier le caractère
- Non, non ! insista Rav Dov Ber. Cette horloge n’est pas comme
miraculeux d’une langue capable de parler et d’un cerveau apte
les autres. Vous devez absolument me dire d’où elle vient ! »
à élaborer une infinité de concepts ! Cette prise de conscience
contribuerait certainement à abattre la montagne d’anxiété dont Pour satisfaire son client, l’aubergiste effectua quelques
nous sommes les artisans et qui nous pèse tant. recherches. Or, il s’avéra que cette pendule avait un jour appartenu
au célèbre ‘Hozé de Lublin, Rav Yaakov Its’hak Horowitz. En raison
Un beau jour, un jeune homme aborda Rav Amnon Its’hak pour de sa pauvreté, un héritier du ‘Hozé avait été contraint de vendre
lui demander une bénédiction. Il était sur le point de se rendre tous ses biens, et l’horloge était passée d’un propriétaire à l’autre
en Europe pour que des chirurgiens lui permettent de retrouver pour finir accrochée au mur de cette chambre d’auberge.
l’usage de sa main, en échange de la lourde somme de soixante
« Évidemment ! s’écria Rav Dov Ber. Seule l’horloge du ‘Hozé
mille dollars.
pouvait indiquer l’heure de la sorte ! Les horloges habituelles
sonnent de manière tellement lugubre ! expliqua-t-il à son hôte. "
334 Un festin permanent SIM'HA 339