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68 Les raisons de la tristesse
92 Le potentiel positif de nos fautes
SIM'HA 93
réceptacle de l’esprit Divin. Même s’il me faut récurer toute la
est vraiment utile d’investir une telle énergie
qui est répréhensible aux yeux de Hachem, et je me fais ainsi
(Pa’had Its’hak : Igrot Oumikhtavim)
tracassé par un problème, demandez-vous s’il
Lorsque je confesse mes fautes, je me débarrasse de tout ce
d’exception au service de Hachem.
épreuves sans vous attrister. Lorsque vous êtes
est fait de nettoyer la cour du roi et de faire plaisir à son maître.
niche votre plus grand potentiel pour devenir un instrument
permettant d’accepter au moins les petites
un air joyeux tout en travaillant, car il est ravi de l’honneur qui lui
régulièrement – et particulièrement dans ces domaines – se
Adoptez une approche de l’existence vous
égouts et récure les saletés incrustées dans la cour. Il fredonne
vous aspirez. Dans les nombreux domaines où vous échouez
« Imaginez le plus modeste des serviteurs du roi qui nettoie les
grands hommes que le sentiment de paix profonde auquel
Le Rav lui répondit :
hara, sachez que ce tumulte vous rapproche davantage des
Lorsque vous êtes happé par la tourmente du yétser
l’interroger sur cette étrange coutume.
Le Baal Chem Tov se rendit alors chez le Rav, afin de
tous les mauvais penchants.
(Bendiner Rav)
répondit-on.
plutôt leur grandeur en termes de combat implacable contre
- À Yom Kippour, il chante le vidouï sur un air entraînant », lui
parfaite symbiose avec le yétser hatov. Représentez-vous
toutes nos faiblesses et de tous nos défauts.
« Comment mène-t-il la prière ? demanda le Baal Chem Tov.
de ne pas vous imaginer que les grands hommes sont en
nous devons également nous accepter avec joie, en dépit de
aspire tant à l’élévation qu’il en bouillonne. Je vous demande
comme nous sommes tenus d’accepter les autres avec joie,
au Rav.
une très bonne lettre que vous m’avez adressée. Votre esprit
L’expression « kol adam » (chaque homme) signifie que tout
lui répondit que cette responsabilité incombait généralement
vos dérapages et les obstacles que vous rencontrez, c’est
« Recevez chaque homme avec joie » (Avot 3:16).
Hachana, et demanda qui allait diriger l’office pendant la fête. On
lettre de vous. Mais comme vous me confiez ici vos chutes,
Le Baal Chem Tov arriva dans une certaine ville avant Roch
Matière à réflexion
vos mitsvot et de vos bonnes actions, j’aurais reçu une bonne
chuchote à l’oreille que si votre missive m’avait fait part de
Mon cher ami, je vous serre contre mon cœur et vous
vulnérable à la faute.
bien" est le yétser hara" » (Beréchit Rabba 91).
car la tristesse l’incite à négliger les mitsvot et le rend plus
que c’était très bien". Le "bien" est le yétser hatov, et le "très
hara met tout en œuvre pour affaiblir la sim’ha de l’homme,
ces sept chutes. « "Et Il vit tout ce qu’Il avait fait, et voici
réduite en poussière. Rabbi Aharon Roth écrit que le yétser
savent que la capacité qu’a le tsadik de se relever passe par
le yétser hara a placé sur notre chemin, et elle doit être
bien qu’il soit tombé sept fois. Mais les personnes instruites
La tristesse n’est qu’un obstacle supplémentaire que
comprennent de ce verset que l’homme vertueux se relève,
tombe sept fois et se relève » (Michlé 24:16). Les ignorants
Matière à réflexion
Le plus sage de tous les hommes a dit : « Le Juste
Qu’il s’agisse d’embouteillages, d’objets égarés ou d’enfants
S’ils sont emplis de mitsvot, pourquoi sont-ils qualifiés de "Juifs L’histoire d’Orpa illustre les terribles conséquences du 3 Il est absurde de vous mettre ainsi volontairement à la merci des opportunités que nous offre l’existence. destructeur en étant particulièrement attentifs aux multiples durs avec nous-mêmes. Il est essenti
vides" ? C’est que ces Juifs n’accomplissent pas les mitsvot découragement. Orpa était au même niveau que sa belle-sœur autres. En faisant de l’avis d’autrui le centre de votre existence, vous
avec sim’ha. Voilà pourquoi ils sont considérés comme vides et Ruth. Elle était tout aussi déterminée à s’attacher à Hachem et vous rendez entièrement dépendant des diverses manifestations
creux ! » à rejoindre le peuple juif. Or, elle décida finalement de faire ses d’approbation et de désapprobation de votre entourage, et votre
(Pri HaArets) adieux à sa belle-mère et de rentrer chez elle. Le désespoir qu’elle humeur va et vient au gré de ce balancier. Ne confiez pas votre
ressentit alors fut si immense, qu’elle commit plus d’une centaine bonheur et votre sérénité aux mains de personnes imprévisibles,
de fautes cette nuit-là. qu’il s’agisse d’un patron lunatique, d’un client difficile, ou d’un
proche exigeant. Vous ne jouirez jamais d’aucune tranquillité
d’esprit.
Source d’inspiration Gardez à l’esprit que les autres ne peuvent vous faire du mal
que si vous leur donnez ce pouvoir. Vous êtes exactement la
La tristesse n’est pas explicitement prohibée par la Torah, même personne après avoir reçu une insulte qu’avant d’avoir
mais elle déforme notre perception de la réalité plus encore essuyé cet affront. Si l’individu ayant proféré des propos blessants
que les transgressions les plus graves et les plus formellement est un imbécile, vous devez être capable d’ignorer ses paroles
interdites. Le désespoir peut précipiter l’homme au plus désobligeantes, tout comme vous le feriez avec un perroquet.
profond de l’Enfer. Si au contraire, il s’agit d’un homme sage, il y a peut-être eu un
(Rav Aharon HaGadol de Karlin) malentendu et il n’avait pas l’intention de proférer cette insulte. Et
si par hasard ses propos comportaient une pointe de vérité, tentez
d’en profiter pour vous améliorer.
Rav Sim’ha Bounim avait le teint pâle et l’air perturbé. Lorsqu’on
Rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk interrogea un groupe de
lui demanda ce qui n’allait pas, il répondit : « Quelqu’un m’a
jeunes gens sur les raisons de leur morosité. Ils lui répondirent :
blessé au plus profond de mon âme.
« Comment pouvons-nous être heureux ? Connaissons-nous
la Torah comme nous le devrions ? Accomplissons-nous - Et comment avez-vous réagi ? lui demanda-t-on.
correctement les mitsvot ? » - Je l’ai embrassé », répondit Rav Sim’ha Bounim.
Le Rabbi cita alors cet enseignement de nos Sages : « Même
Après avoir consulté le livre de Moussar « Chevet Moussar »,
les Juifs vides sont emplis de mitsvot, comme une grenade »
il réalisa les fautes qu’il avait commises. Une fois ses esprits
(Zohar ‘Hadach II, Meguilat Rout 40b).
recouvrés, il embrassa cet ouvrage avec gratitude pour l’avoir
« Mais une question se pose alors, poursuivit le Rabbi. éclairé.
(Sim’hat Israël, p. 29)
SIM'HA 85 84 Éloignez-vous de la tristesse SIM'HA 77