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3 – Voici une réflexion qui peut être organisée en trois temps (ou parties) possibles
dans un plan dialectique (thèse - antithèse - synthèse) traitant ce sujet.

Partie I – (Thèse) En effet, vous pouvez aller dans le sens de Ionesco en vous appuyant sur le caractère
représenté du théâtre, et sur sa prédilection pour la représentation de la violence, le contrepied des
règles littéraires établies. Proposant des « anti-pièces » (absence d’intrigue, non-sens, introduction de
l’insolite dans le quotidien, jeux sur le langage), il s’éloigne de l’horizon d’attente des spectateurs.
Partie II - (Antithèse) Pour autant, la représentation suppose toujours un texte, et il paraît difficile
d’exclure totalement le texte théâtral de la littérature. Même si Ionesco s’oppose à une vision classique de
la littérature, son théâtre reste un objet littéraire : les jeux de langage sont nombreux dans ses pièces, de
même que le recours à l’excès de logique jusqu’à l’absurde.
Partie III - (Synthèse) En fait, c’est l’histoire littéraire qui permet de comprendre l’idée de Ionesco.
La littérature de l’après-guerre est marquée par la découverte de l’univers concentrationnaire et
par l’importance des systèmes totalitaires. Elle exprime la difficulté à faire confiance entièrement en
l’homme. Ionesco dynamite l’ancien théâtre pour se livrer à une expérience de « jeu de massacre ». Mais
c’est précisément une entreprise littéraire à laquelle il se livre. De la littérature moderne, d’avant-garde.

Exemple 2

Pensez-vous que la narration de la vie d’un personnage dans le roman ait un intérêt autre que de
divertir le lecteur ?

1 – Identification de l’objet d’étude concerné
Ce sujet porte sur le personnage dans le roman (rappel de l’objet d’étude à votre programme : le
e
personnage de roman, du XVII siècle à nos jours). Il s’agit de trouver les éléments qui permettent de
discuter l’intérêt de son inscription dans la narration pour celui qui lit l’ouvrage.

2 – Analyse des mots clés du sujet et problématisation
Bien qu’il paraisse simple, le sujet nécessite une explicitation concernant les termes « intérêt » et « divertir ».
D’une part, le terme « intérêt » n’est pas qualifié et il reste relativement vague. Le roman est ici
envisagé comme un texte mettant en intrigue la vie d’un « être de papier ». Dans la mesure où le
lecteur peut être amené à réagir à ce qui arrive au personnage ou à ce qu’il décide, il est justifié de nous
demander ce que nous apporte le personnage dans le roman : nous fait-il réfléchir ? nous fait-il éprouver
des sentiments nouveaux ? nous fait-il découvrir un monde que le lecteur ne connaissait pas ?
D’autre part, par « divertissement », on entend le fait de se détourner de quelque chose, faire oublier
le monde dans lequel on vit, ou encore sortir le lecteur de son monde, autrement dit le distraire, le
soustraire à lui-même. « Divertir », au sens classique du terme, signifie « dissiper », d’où la possibilité
de faire rêver, de faire vivre par procuration. Est-ce que, à travers les personnages, le but de l’auteur est
simplement de nous divertir ?
Enfin, la dialectisation repose dans la formulation elle-même de la question : « Pensez-vous que… ? ». Il
est ici posé que le « divertissement » serait le premier intérêt de la narration de la vie d’un personnage de
roman, mais on vous demande de dire quels « autres » intérêts il pourrait avoir ?

CNED – SECONDE – FRANÇAIS 41