Page 21 - Grimoire de Sorcellerie et Manichéisme
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Si la saga semble créée sur un concept très manichéen, l'auteure introduit au
            fil des livres certaines nuances donnant plus de complexité à ses personnages.


            Drago Malefoy, par exemple, est l'un d'eux. Classé chez les Serpentards,

            prétentieux, moqueur, perfide, raciste envers les "Sang-de-Bourbe" (les

            sorciers issus de familles de non-mages) et surtout jaloux de Harry, il est dès

            le premier tome placé en rival du héros. Cette attidude le rend détestable

            aux yeux du lecteur. Toutefois, son caractère se nuance peu à peu: dans le

            sixième tome, Malefoy est chargé de tuer Dumbledore, mais il hésite et finit

            par abandonner. Cela prouve que Malefoy a une conscience malgré tout, il n'est
            pas entièrement maléfique.


            Dumbledore est également un personnage oscillant entre bien et mal. En

                                               effet, celui-ci s'est, pendant sa jeunesse, associé

                                               au plus grand mage noir de son époque,

                                               Grindelwald. Il est d'ailleurs le seul que Voldemort

                                               craint vraiment. Il contrebalance cependant sa

                                               prise de parti pour le mal par un parcours

                                               exemplaire en tant que directeur de Poudlard, et

                                               en s'engageant par la suite contre Voldemort par

                                               le biais de l'Ordre du Phénix, une organisation

                                               visant à l'éliminer. Ce changement de camp en fait
                                               un personnage peu manichéen.

             Albus Dumbledore, extrait du      Les personnages nuancés donnent de la complexité
             film "Harry Potter et la Coupe
             de Feu"                           et du réalisme à l'oeuvre de Rowling, le monde


                                               réel n'étant pas constitué d'une opposition
            distincte entre bien et mal.



            Malgré quelques caractères plus nuancés permettant d'apporter du réalisme,

            une certaine complexité à l'intrigue et offrant au lecteur la possibilité de

            s'identifier, les principaux personnages d'Harry Potter sont basés sur une
            opposition entre le bien et le mal. La structure de l'histoire est donc
            clairement manichéenne.








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