Page 68 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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LA GITANE ET LE TORERO.
Dès mon entrée dans l'arène, je t'ai vite remarquée parmi tous les aficionados.
Toi,la fière gitane,tu hurlais sans aucune retenue mon nom:
Alejandro!Alejandro!Alejandro!
C'est alors que nos regards empreints de malice se croisèrent et que je m'adressai à
toi,avec des phrases maladroites à ton encontre,
alors que le silence régnait dans l'enceinte.
Pendant mon combat avec ce valeureux taureau,passe après passe,
tu n'arrêtais pas de m'invectiver au risque de me mettre en danger.
Tes amis vaqueros aussi me défiaient avant la mise à mort
de ce magnifique combattant.
Maintenant,ce combat terminé,eux aussi m'acclamaient
avec ferveur en clamant ton nom:
Lolita!Lolita!Lolita!
Ils me voyaient déjà tomber sous tes charmes affolants,
et pourtant tu continuais de refuser
ne serait-ce que les quelques compliments que je faisais
sur ton incomparable beauté.
Pourtant,toi mon adorable Reine de Tolède,
toi qui me pourchasse sans cesse de ta haine car
je n'arrive point à te conquérir et tu restes,
hélas enfouie dans mes rêves imaginaires.
C'est une peine atroce,voire mortifère qui ravage mon pauvre cœur.
Comment,toi qui me parais si frêle,sans autre force que ta fierté de gitane
alors que à chaque instant où je m'efforce de te plaire,tu me provoques d'un
sourire langoureux qui illumine ton merveilleux visage et repousse,
à mon grand désespoir,cette invitation fervente que je n'ai de cesse
de réclamer à chaque nouvelle corrida qui peut,elle,
mettre fin à ma vie de torero.
Lors des quelques conversations que nous avons toi Lolita,
moi Alejandro et tes amis Manolo,Juanito,Pedro et Vicentin tu repousses toujours
aux calendes grecques,mon éternelle envie d'être toujours auprès de vous.
Pour moi,pour toi,la vie,la mort paraissent des choses ou des actes insignifiants
à coté du bonheur que je désire t'apporter et que tu persistes à me refuser.
Alejandro Alé 26/10/2013