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Fonction engagement en milieu bancaire

            La banque se caractérise avant tout par son activité de crédit, par définition. Une concentration de
            son risque sur le risque de crédit est donc incontournable.
            Le travail des banquiers (commerciaux, exploitants, chargés de  clientèle,) est de développer les
            engagements sur des secteurs ou domaines connus et jugés porteurs. Ils vont alors y concentrer
            les réalisations en termes de crédit.
            Cette concentration des crédits peut revêtir plusieurs formes (concentration géographique sur une
            région, une ville, un secteur économique, une catégorie de clientèle, un type de crédit,).
            Eviter cette concentration par une bonne stratégie de diversification et de définition des limites
            semblent entre autres quelques voies indiquées pour mieux gérer les risques de crédit.
            Ces  mesures  constituent  un  dispositif  quantitatif  destiné  à  maintenir  un  niveau  minimum  de
            fonds propres compatible avec le niveau des engagements et à éviter la concentration des risques.
            Mais  ce  dispositif  quantitatif  s'est  avéré  insuffisant.  Toutes  les  banques  qui  ont  fait  faillite
            respectaient parfaitement le ratio de solvabilité.

            Ainsi,  un  dispositif  qualitatif  est  indispensable  pour  maîtriser  les  risques  par  un  système  de
            contrôle interne structuré.


            2.1 Concepts et principes d’organisation

            a.  Concept de pertes de crédit inacceptable


            Les causes des pertes de crédit sont de 2 types :
            •  Les pertes de crédit dites "acceptables" :

            Pertes mesurées dès l'origine dans un environnement économique prévisible (facteurs exogènes)
            et d'un dispositif de contrôle interne efficient (facteurs endogènes).

            •  Les pertes de crédit dites "inacceptables" (relatives à une absence ou une insuffisance de
                contrôles) :

                 -  Une absence ou une faiblesse de définition des objectifs, politiques et stratégies et de la
                   mise en place des moyens qui en découlent,

                 -  L’absence de surveillance de la mise en œuvre de ces objectifs, politiques et stratégies,
                 -  Une faiblesse de la mesure du risque lors de l'octroi de crédit que cette mesure soit faite
                   par une méthodologie traditionnelle (analyse financière) ou par l'usage de modèles,
                 -  Une concentration excessive des encours sur un nombre limité de débiteurs, sur un secteur
                   économique, un segment de clientèle, une zone géographique,
                 -  Un système de délégation et d'autorisation des crédits laxiste.

            •  Les pertes de crédit inacceptables ont également d'autres causes :

                 -  Une faiblesse dans le suivi permanent des risques et des garanties,
                 -  Un système d'information inadéquat pour surveiller les risques et la rentabilité,
                 -  Une fonction juridique et contentieux inefficace,
                 -  Des faiblesses dans les procédures opérationnelles et de contrôle.


            C'est pour faire face à ces pertes dites "inacceptables" que l'établissement de crédit doit disposer
            d'une organisation adéquate et d'un dispositif de contrôle interne renforcé.



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