Page 145 - Les Kamasutra
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caractère reconnaissant ; prévoyance de l’avenir avant de rien
entreprendre ; activité ; bonne tenue ; connaissance des temps et des
lieux convenables pour chaque chose ; langage correct ; sans rire
grossier, ni malignité, ni colère ; pas d’avarice, de sottise ni de
stupidité ; connaissance des Kama Sutra ; adresse dans les arts qui
s’y rattachent.
L’absence de l’une ou de l’autre des qualités ci-dessus constitue
les défauts des femmes.
Les courtisanes doivent éviter les catégories d’hommes ci-après
mentionnées :
Celui qui est atteint de consomption ; celui qui est de tempérament
maladif ; celui qui a des vers dans la bouche ; celui dont l’haleine a
l’odeur des excréments humains ; celui qui aime sa femme ; celui qui
parle durement ; celui qui est toujours soupçonneux ; celui qui est
avare ; celui qui est sans pitié ; un voleur ; un rat ; celui qui a du goût
pour la sorcellerie ; celui qui se moque d’être respecté ou non ; celui
que ses ennemis eux-mêmes peuvent corrompre avec de l’argent ; et
enfin, celui qui est excessivement pudibond.
D’anciens auteurs sont d’avis qu’en s’adressant aux hommes, les
courtisanes obéissent à l’un des mobiles suivants : amour, crainte,
argent, plaisir, acte quelconque de vengeance à exécuter, curiosité,
chagrin, habitude, D’arma, célébrité, compassion, désir d’avoir un
ami, honte, ressemblance de l’homme avec quelque personne aimée,
recherche de bonheur, envie de rompre avec un autre, conformité de
catégorie avec l’homme pour l’union sexuelle, cohabitation dans un
même lieu, constance, et pauvreté. Mais Vatsyayana pose en principe
que le désir de la richesse, la recherche du bien-être, et l’amour, sont
les seules causes qui poussent les courtisanes à s’unir aux hommes.
Maintenant, une courtisane ne doit pas sacrifier de l’argent pour
son amour, attendu que l’argent est la principale chose qu’elle doit
avoir en vue. Mais, dans les cas de crainte, etc., elle pourra avoir
égard à la force et aux autres qualités de son amant. De plus, bien
qu’elle soit invitée par un homme à s’unir à lui, elle ne doit pas y
consentir tout de suite, car les hommes ont une tendance à mépriser
ce qu’ils obtiennent facilement. À ces occasions, elle enverra d’abord
les masseurs, les chanteurs, les bouffons, qu’elle peut avoir à son
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