Page 148 - Les Kamasutra
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de lui les soixante-quatre sortes de plaisirs énumérées par
Babhravya ; pratiquera continuellement les moyens de jouissance
qu’il lui aura enseignés, en se conformant à sa fantaisie ; gardera ses
secrets ; lui confiera ses propres désirs et secrets ; dissimulera sa
colère ; ne le négligera jamais au lit lorsqu’il tournera son visage de
son côté ; touchera, suivant son caprice, une partie quelconque de son
corps ; le baisera et l’embrassera pendant son sommeil ; le regardera
d’un air d’anxiété lorsqu’il sera songeur, ou qu’il pensera à quelque
autre objet qu’à elle-même ; ne montrera ni complète indifférence ni
excessive émotion, lorsqu’il la rencontrera ou que, de la rue, il la
verra debout sur la terrasse de sa maison ; haïra ses ennemis ; aimera
ceux qui lui sont chers ; montrera du goût pour ce qu’il aime ; sera
gaie ou triste, suivant qu’il le sera lui-même ; exprimera le désir de
voir ses femmes ; ne restera pas longtemps en colère ; affectera de
soupçonner que les marques et égratignures, faites par elle-même sur
son corps avec ses ongles et ses dents, aient été faites par quelque
autre femme ; ne manifestera pas son amour pour lui par des paroles,
mais par des actes, des signes, des demi-mots ; restera silencieuse
lorsqu’il sera endormi, ivre ou malade ; écoutera attentivement le
récit qu’il pourra faire de ses bonnes actions, et les répétera ensuite à
sa louange ; lui répondra avec vivacité et gaieté lorsqu’elle le verra
suffisamment familiarisé ; prêtera l’oreille à tout ce qu’il racontera,
sauf ce qui concernera ses rivales ; exprimera ses sentiments
d’abattement et de chagrin s’il soupire, bâille ou s’évanouit ; s’il
éternue, prononcera aussitôt les mots de “longue vie !” ; se prétendra
malade, ou désireuse d’être enceinte, lorsqu’elle sentira de l’ennui ;
s’abstiendra de louer les bonnes qualités de personne autre, et de
censurer ceux qui auront les mêmes défauts que son amant ; portera
n’importe quel objet qu’il pourra lui avoir donné ; évitera de revêtir
ses ornements et s’abstiendra de manger lorsqu’il sera souffrant,
malade, découragé, ou atteint de quelque malheur, le consolant et
partageant avec lui son affliction ; demandera de l’accompagner, s’il
lui arrive de quitter le pays volontairement ou s’il en est banni par le
Roi ; exprimera le désir de ne pas lui survivre ; lui dira que le seul
objet, le seul vœu de toute sa vie était d’être unie à lui ; offrira à la
divinité les sacrifices promis d’avance, lorsqu’il acquerra de la
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