Page 146 - Les Kamasutra
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service,   ou,   en   leur   absence,   les   Pithamardas   ou   confidents,   et
          d’autres, pour tâter l’état de ses sentiments et de son esprit. Au
          moyen de ces personnes, elle saura si l’homme est pur ou impur, bien
          disposé ou non, capable  d’attachement ou indifférent, libéral  ou
          avare ; et si elle le trouve à son goût, elle emploiera alors le Vita et
          d’autres personnes pour se l’attacher.

            En conséquence, le Pithamarda amènera l’homme chez elle, sous
          le  prétexte de  voir des  combats  de cailles, de  coqs, de  béliers,
          d’entendre le maina (sorte de sansonnet), ou d’assister à un spectacle,
          ou à la pratique d’un art ; ou bien, il pourra conduire la femme à la
          demeure de l’homme. Ensuite, lorsque l’homme sera venu dans sa
          maison, la femme lui donnera un objet capable d’exciter sa curiosité
          et de le rendre amoureux, tel qu’un présent d’amour, qu’elle lui dira
          spécialement destiné à son usage. Elle l’amusera aussi longtemps, en
          lui contant telles histoires et en faisant telles choses qui pourront lui
          être le plus agréables. Lorsqu’il sera parti, elle lui enverra souvent
          une de ses servantes, habile à tenir une conversation enjouée, et en
          même temps elle lui fera remettre un petit cadeau. Quelquefois aussi,
          elle   ira   elle-même   le   trouver,   sous   le   prétexte   d’une   affaire
          quelconque, et accompagnée du Pithamarda.
            Ainsi   finissent   les   moyens,   pour   la   courtisane,   de   s’attacher
          l’homme qu’elle désire.
            Il y a aussi, sur ce sujet, des versets dont voici le texte :
            “Lorsqu’un galant se présente chez elle, la courtisane doit lui
          donner un mélange de feuilles de bétel et de noix de bétel, des
          guirlandes de fleurs et des onguents parfumés ; puis, en lui montrant
          son adresse dans les arts, tenir avec qui une longue conversation. Elle
          doit   aussi   lui   donner   des   présents   d’amour,   échanger   avec   lui
          différents objets, et, en même temps, lui faire voir son expérience
          dans les exercices sexuels.

            Une fois unie de la sorte avec son amant, la courtisane doit
          s’étudier à lui être toujours agréable par des dons amicaux, par sa
          conversation et par son habileté à varier les modes de jouissance.”





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