Page 99 - Les Kamasutra
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Il y aura également le gazon parfumé andropogon schoenanthus,
          et la racine parmée de la plante andropogon miricatus. Enfin le jardin
          contiendra des arbres et des sièges, et, au milieu, un puits, bassin ou
          réservoir.
            La maîtresse de maison devra toujours éviter la compagnie des
          mendiantes,   bouddhistes   ou   autres,   des   femmes   débauchées   et
          fourbes, des diseuses de bonne aventure et des sorcières. Pour les
          repas, elle tiendra toujours compte de ce que son mari aime ou
          n’aime point, de ce qui lui fait du bien et de ce qui lui fait du mal.
          Aussitôt  qu’elle  entend  le  bruit  de  ses   pas  lorsqu’il  rentre  à  la
          maison, elle doit se lever, prête à faire ce qu’il lui ordonnera, et
          commander à ses servantes de lui laver les pieds, si elle ne les lui
          lave elle-même. Toutes les fois qu’elle sortira avec lui, elle mettra ses
          ornements ;   et  ce   ne  sera  jamais  sans   son  consentement  qu’elle
          donnera ou acceptera des invitations, assistera aux mariages et aux
          sacrifices, siégera en compagnie de ses amies, ou visitera les temples
          des dieux. Et si elle désire participer à un jeu ou sport quelconque,
          elle consultera toujours sa volonté. De même, elle s’assiéra toujours
          après lui et se lèvera avant lui, et ne l’éveillera jamais lorsqu’il
          dormira. La cuisine sera située dans une pièce tranquille et retirée, de
          façon que les étrangers n’y aient point accès, et elle aura toujours un
          air de propreté.
            Au cas où son mari se serait mal conduit, elle ne devra pas le
          blâmer avec excès, quel que puisse être son déplaisir.

            Elle n’usera pas envers lui d’un langage injurieux, mais lui fera
          des reproches mêlés de paroles conciliantes, qu’il soit avec des amis
          ou seul. Et surtout, elle ne sera pas querelleuse, car, dit Gonardiya, “il
          n’y a rien qui dégoûte un mari comme ce travers chez une femme”.
          Elle évitera de lui parler, de regarder en dessous, de causer à part, de
          rester devant la porte à épier les passants, de bavarder dans les
          promenades publiques, et de séjourner longtemps dans un endroit
          solitaire ; et, finalement, elle tiendra toujours son corps, ses dents, ses
          cheveux et tout ce qui lui appartient, nets, élégants et propres.
            Lorsque la femme désirera s’approcher de son mari en particulier,
          elle  aura  un costume  richement  orné,  avec  différentes  sortes   de



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