Page 95 - Les Kamasutra
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s’annonce comme prochain, l’homme fera tous ses efforts pour
discréditer le futur époux dans l’esprit de la mère. Alors, ayant
obtenu de la mère d’emmener la jeune fille dans une maison voisine,
il ira chercher du feu dans la maison d’un Brahmane, et procédera
comme ci-dessus.
3. L’homme devra se faire le grand ami du frère de la jeune fille,
ledit frère étant du même âge que lui, adonné aux courtisanes et
occupé d’intrigues avec les femmes d’autrui ; il lui prêtera son
assistance en tout cela et, à l’occasion, lui fera aussi des présents.
Il lui dira alors combien il est épris de sa sœur ; et l’on sait que les
jeunes gens sont prêts à tout sacrifier, même leur vie, pour ceux qui
peuvent avoir leur âge, leurs habitudes et leurs goûts. Ensuite, il se
fera amener la jeune fille, par le moyen de son frère, dans quelque
endroit sûr, où, après avoir été chercher du feu dans la maison d’un
Brahmane, il procédera comme ci-dessus.
4. À l’occasion des festivals, l’homme fera donner à la jeune fille,
par la fille de sa nourrice, quelque substance enivrante, et alors il la
fera venir dans un lieu sûr sous un prétexte quelconque ; et là, après
en avoir joui avant que son ivresse soit dissipée, il apportera du feu
de la maison d’un Brahmane, et procédera comme plus haut.
5. L’homme, de connivence avec la fille de sa nourrice, enlèvera
la jeune fille de sa maison pendant qu’elle est endormie ; et alors,
après en avoir joui avant son réveil, il apportera du feu de la maison
d’un Brahmane, et procédera comme plus haut.
6. Si la jeune fille se rend à un jardin, ou à quelque village des
environs, l’homme, assisté de ses amis, tombera sur ses gardiens et,
les ayant tués ou mis en fuite, il l’enlèvera de force et procédera
comme ci-dessus.
Il y a, sur ce sujet, des versets dont voici le texte :
“Pour les formes de mariage indiquées dans le présent chapitre,
celle qui précède est meilleure que celle qui suit, parce qu’elle
s’accorde davantage avec les préceptes de la religion, et, en
conséquence, c’est seulement lorsqu’il est impossible de pratiquer la
première qu’il est permis de recourir à la seconde.
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