Page 90 - Les Kamasutra
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et il procédera de la manière ci-dessus décrite. Ou bien, dès le début,
          il enverra sa propre servante vivre avec elle comme demoiselle de
          compagnie, et celle-ci lui en facilitera la conquête.
            À la fin, lorsqu’il sera édifié sur ses sentiments par sa contenance
          extérieure   et   par   sa   conduite   envers   lui   dans   les   cérémonies
          religieuses, les cérémonies de mariage, les foires, les festivals, les
          théâtres, les assemblées publiques et autres occasions semblables, il
          devra   commencer   à   en   jouir   Quand   elle   se   trouvera   seule ;   car
          Vatsyayana Pose en principe que, si l’on s’adresse aux femmes en
          temps   convenable   et   en   lieu   convenable,   elles   ne   sont   jamais
          infidèles à leurs amants.
            Une jeune fille, douée de bonnes qualités et bien élevée, quoique
          née d’une famille de classe inférieure ou sans fortune, et qui n’est pas
          en conséquence recherchée de ses égaux ; ou bien une orpheline,
          privée de ses parents, mais observant les règles de sa famille et de sa
          caste, doit, lorsqu’elle est venue à l’âge d’être mariée et qu’elle
          songe à s’établir, faire des efforts pour s’attacher un jeune homme
          fort   et   de   bonne   apparence,   ou   tel   autre   qu’elle   croira   pouvoir
          l’épouser, par faiblesse d’esprit, et même sans le consentement de ses
          parents.

            Elle emploiera dans ce but les moyens propres à s’en faire aimer,
          et cherchera toutes les occasions de le voir et de le rencontrer. Sa
          mère aussi ne négligera rien pour les réunir au moyen de ses amies et
          de la fille de sa nourrice. La jeune fille elle-même s’arrangera pour se
          trouver seule avec son bien-aimé dans quelque endroit tranquille, et
          tantôt elle lui donnera des fleurs, tantôt une noix de bétel, des feuilles
          de bétel et des parfums. Elle lui montrera aussi son adresse dans la
          pratique des arts, dans le massage, l’égratignure et la pression des
          ongles.   Enfin   elle   l’entretiendra   es   sujets   qu’il   affectionne,   et
          discutera avec lui des voies et moyens à employer pour conquérir
          l’amour d’une jeune fille.
            Mais, suivant d’anciens auteurs, si ardente que soit l’affection
          d’une jeune fille pour un homme, elle ne doit pas s’offrir elle-même
          ni faire les premières ouvertures, car une fille qui agit de la sorte
          s’expose à être méprisée et rebutée. Seulement, lorsque l’homme



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