Page 45 - Lux in Nocte 13
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Fig. 14. Les vastes sépultures collectives deviennent des éléments du paysage et s’y installent
définitivement au même titre que des collines naturelles. La roche et la masse confèrent
une perpétuité aux populations inhumées qui prolongent ainsi la vie de celles y
habitant à proximité immédiate. Les décors en spirales rappellent la valeur de l’eau qui
s’écoule en donnant la vie (Barnenez ; construction collective d’un dolmen en Indonésie
; décors de Known, Irlande)
Aux extrémités de ces extensions, on voit les monuments imiter les mouvements
astraux, en cercles dont les piliers rayonnent sous une forme analogue au soleil d’où
proviennent toute la puissance et toute la vie. Circulaires et ouverts vers les cieux, les
temples semblent appeler les saisons et les heures, un peu comme si c’était eux qui en
déterminaient les déplacements sacrés.
Les pierres dressées sur les rivages continentaux s’étalent infiniment entre terre,
mers et cieux, là où toutes les espérances vont se prolonger en une éternité floue, lumineuse
et changeante au fil des saisons (fig. 15). L’homme néolithique s’est mis en harmonie avec
les mouvements perpétuels d’un monde où il s’intègre par ses activités métaphysiques
largement organisées dans toute sa société (fig. 16). Les membres eux-mêmes reflètent la
structure mythologique qui régit aussi les cieux. Les fonctions sociales se calquent sur les
divinités et leurs rôles respectifs. La pensée religieuse néolithique est totale et parfaitement
assimilée collectivement afin d’assurer un destin contrôlé et constant.
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