Page 47 - Lux in Nocte 13
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                                                Emouvant hommage…




                                                                                     Mgr André Dupleix



               Oui, ce fut un émouvant hommage que celui rendu par la Nation tout entière à
               Samuel Paty notre concitoyen, et pour nombre d'entre nous notre collègue ou notre
               ami.  Si ce tragique et lâche assassinat a touché tant de monde c'est sûrement, outre
               l'acte de mort violente qu'il est déjà en lui-même, le coup direct porté à l'ensemble

               de  nos  institutions  de  formation  publiques  ou  privées  auxquelles  nous  sommes
               redevables, tous et chacun, de nos premières années d'éducation.


               Un homme a payé cher le don de sa vie à sa mission d'enseignant qu'il ne pouvait
               concevoir autrement qu'en transmettant en totale liberté et en conscience le fruit de
               ses recherches et de ses connaissances à des jeunes dont il se sentait pleinement
               responsable. Pour lui savoir était un verbe avant d'être un mot. Savoir c'était autant
               chercher que recevoir, comparer, discerner, accepter ou écarter, mais surtout pas

               être enfermé dans un système clos annihilant toute liberté d'expression.

               Cette  mission,  Samuel  la  vivait  sereinement  dans  l'école  de  la  République  et  le

               régime de laïcité dans lequel elle s'inscrit. Son choix personnel d'organiser son cours
               comme  il  l'entendait en  conscience  était  en  total accord  avec  les  principes  de  la
               laïcité  et  son  statut  personnel  d'historien,  libre  dans  son  approche  de  quelque
               religion que ce soit…


               Etant un ancien de l'école laïque Léon Say de Pau, j'ai été particulièrement touché
               en entendant lire, lors de l'Hommage, la lettre d'Albert Camus à son instituteur.


               J'ai  immédiatement  pensé  à  ce  que  je  devais  aussi  à  mon  Instituteur  de  l'école
               primaire, monsieur Henri Peninou qui écrivait une fois par semaine sur le tableau
               noir avec sa craie blanche "Instruction civique".  Nous étions en 1954 et j'ai alors

               appris  beaucoup  sur  les  valeurs  de  la  République,  sur  le  sens  des  mots  Liberté,
               Egalité  Fraternité,  sur  le  respect  d'autrui  et  sur  l'espoir,  mot  auquel  tenait
               particulièrement notre Maître.


               Cher Maître, cher Samuel, vous êtes indissociables dans ma reconnaissance infinie.


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