Page 50 - Lux in Nocte 13
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Une réalité. Or, cette réalité, on ne peut la dire par un seul aspect, surtout si cet
               aspect peut faire craindre une justice divine laissant une large part aux sentiments
               humains  que  sont  trop  souvent  l’esprit  de  revanche,  les  intérêts  particuliers,  le
               calcul  ou  les  marchandages  de  toutes  sortes.  L’Ecriture  relie  aujourd’hui
               radicalement le Christ roi au Bon pasteur.

               Mais  un  autre  aspect  essentiel  c’est  que  cette  Royauté  s'exerce  aussi  sur  tout
               l'Univers.  Le  Père  Teilhard  de  Chardin  parlera  du  Christ  Centre  et  Terme  de
               l'Univers. Et nous retrouvons ici
               Alors tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir
               détruit toutes les puissances du mal…

               Le Christ aura détruit toutes les puissances du mal…

               Le Christ Roi n’est pas avant tout la figure d’un Dieu qui condamne mais d’un Dieu
               qui conduit vers la vie. Le Christ Roi est

                                    un Dieu de pardon et non point de revanche
                                    un Dieu de bonté et non point de mépris
                                    un Dieu de confiance et non de défiance
                                    un Dieu d’amour et non de violence
                                    un Dieu de paix et non point de combat.

               Lorsque Pie XI institua cette fête en 1925 par l’Encyclique « Quas primas », il voulut
               rappeler  que  la  manifestation  du  Christ  est  liée  à  son  pouvoir  absolu  sur  toutes
               choses  mais  aussi  et  surtout  que  ce  pouvoir  est  un  pouvoir  d’amour,  de
               renouvellement,  de  renaissance,  de  création.  Un  pouvoir  d’illumination  et  de
               croissance intérieure, un pouvoir de miséricorde. L’Eglise aujourd’hui nous rappelle
               que ce pouvoir est avant tout manifestation de cet amour infini de Dieu. Un amour
               qui  doit  devenir,  dans  les  relations  humaines,  la  vie  sociale  et  dans  le
               développement  du  monde,  l’ultime  critère  de  discernement,  de  décision  et  de
               progrès.

               Dans la crise actuelle que nous traversons et dont sont victimes tant d’hommes et
               de femmes vivant au dessous du seuil de pauvreté ou soumis aux violences et aux
               actes de mort physique ou morale les plus effrayants, comment le visage du Christ
               serait-il encore semblable à la seule représentation qu’en fit Michel Ange ? Face à
               cette  image  le  sourire  et  l’exemple  de  sœur  Emmanuelle  ou  d’autres  témoins
               anonymes de la véritable charité ne disent-il pas beaucoup plus ?

               Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez
               fait…










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