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Christine Adamo - Copyright NMS51GC





                               Du coup quand je veux être super-tranquille et pas mouillé,

                        je vais  là-bas. Le trou qui me sert d’entrée  est caché derrière un

                        petit noisetier avec un gros ventre. Même qu’une fois au printemps,
                        dans la grotte, j'ai trouvé un faon plein de poils de neige blancs au

                        bout et tellement longs qu'ils caressaient le vent. Pour pas lui faire

                        peur, je me suis assis sur la tête de Bismuth qui voulait aboyer. Le
                        faon m’a regardé avec ses yeux marron et grands comme la moitié

                        de sa figure. C'était méga-super, surtout que dans la forêt en hiver,

                        on voit moins les animaux vu qu’ils se cachent des chasseurs.
                               Les  chasseurs,  je  les  déteste  encore  plus  que  le  père-de-

                        maman.  Quand-je-serai-grand,  je-les-tuerai,  j’ai  dit  à  papa.

                        Forcément,  lui,  vu  qu’il  est  gentil  et  obligé-de-donner-l’exemple,

                        comme il dit toujours, il m’a répondu ça-ne-se-fait-pas-de-tuer-les-
                        gens.       Même-quand-ils-sont-moches-de-dedans-pareil-que-de-

                        dehors-et-qu’ils-servent-à-rien ?  j’ai  demandé.  Aucune-personne-

                        ne-peut-être-entièrement-mauvaise, il a promis. Juré-craché. Alors,
                        et  vu  que  je  sais  que  papa  connait  rien  aux  méchants,  même

                        qu’avec-les-gens-il-est-un-peu-moule-ton-père,        comme         dit

                        Théophile, j’ai fait semblant que la conversation m’intéressait plus.

                        Et j’ai été jouer avec Bismuth.
                               Mais  moi,  en  vrai,  je  sais  que  c’est  pas  possible  que  les

                        chasseurs  ont  quelque  chose  de  beau,  même  dans  un  tout  petit

                        endroit  très  loin  dans  leur  intérieur.  Sinon,  pourquoi  ça  les
                        amuserait de tuer des animaux qui sont gentils et qui ont rien fait, à

                        part vivre libres sans s'occuper des voitures qui sentent mauvais et

                        des  chaussures  qui  font  mal  aux  pieds ?  Les  gens  normaux  vont
                        acheter à manger dans les supermarchés. Et même quand c’est du

                        lapin ou du cochon, c'est celui qui est pas libre dans sa tête et pas





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