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Christine Adamo - Copyright NMS51GC





                        en train de disparaître de la planète. Donc j’ai décidé que je dirais

                        rien à papa. Mais ça empêche pas que quand je tuerai les chasseurs,

                        je le ferai pas vite et en enlevant la peau de leur figure et de leur
                        corps  tout  lentement.  Ou  encore  en  leur  enfonçant  des  petites

                        branches dans leurs oreilles, dans leurs yeux et sous leurs ongles,

                        pareil  que  les  Hurons  dans  Le-Chasseur-De-Daims.  Et  après,  je
                        mettrai le feu.

                               En attendant, dans la forêt de l’hiver, il y en a toujours des

                        chasseurs. Et ça me fait bondir la colère dans mon cerveau de les
                        voir tout rouges et gros dans leurs faux habits de soldat-vert-caca,

                        avec des moustaches qui pendent jaunes et sales au-dessus de leurs

                        grosses  lèvres  baveuses  et  dégoûtantes.  En  plus,  vu  qu’il  sont

                        souvent vieux ou pleins de vin ou de bière, ils savent pas toujours
                        si c’est un gros lapin ou un petit garçon devant eux. Alors, même si

                        ça les dérange pas de tuer un vrai humain, ils ont peur qu’après, on

                        leur prend leur fusil. Du coup, quand on se promène, ils nous crient
                        dessus. Et quand on se recule pas, ils crachent sur nos chaussures et

                        même sur nos pantalons.

                               Heureusement,  quand  la  neige  fond  et  que  les  premiers

                        bébés des feuilles sortent sur les arbres, les chasseurs sont obligés
                        de rentrer dans leur trou à eux. Forcément, à ce moment-là, la glace

                        qui était dans le ravin de l'ours, elle s’en va aussi. Et sur les Hauts-

                        Buttés,  ça  redevient  des  marécages.  Donc  il  faut  faire  super-
                        attention  aux  bottes  et  aux  chaussures  vu  qu’elles  sont  aspirées,

                        pareil  si  elles  sont  vieilles  ou  si  elles  sont  neuves.  Même  qu'une

                        fois,  j'ai  failli  laisser  mon  pantalon  dedans.  Sans  papa  qui  m'a
                        rattrapé par la ceinture, je serais rentré en slip, avec Bismuth qui








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