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Christine Adamo - Copyright NMS51GC

déballé le sandwich assez vite, Bismuth mange le papier autour en

même temps que le pain. Du coup, après, il fait pfft-pfft pour

cracher. Vu que le papier, c’est vraiment pas bon.
A chaque fois, papa dit ce-chien-a-une-éducation-

déplorable, arrête-de-lui-céder-sur-tout-Tom, sinon-ça-ne-fera-

qu’empirer. Le problème c’est que moi, quand Bismuth me regarde
avec ses gros yeux marron, je suis pareil que papa avec moi. Je

peux pas dire non. En plus, si Bismuth a toujours faim, c’est pas de

sa faute, c'est qu'il a un gros estomac à remplir. Et moi, si j’aime
Bismuth, c’est que, même si des fois j’ai des envies super-

méchantes, j’ai un gros cœur. Et je suis pas bien si je le remplis

pas.

Après les sandwiches, je dis tout de suite bon-on-y-va. Mais
souvent, Papa fait mmmm. Et il est déjà couché avec son bras sur

ses yeux et toujours les doigts de pied dehors.

Papa, il y a qu’une fois où je l'ai vu remettre ses chaussures
méga-vite. C'est le jour où il y avait un canoë avec des

Hollandaises qui est passé devant nous. La Hollande, c'est le pays

où on fabrique les moulins, les tulipes et les boules de fromage. En

plus, les filles du canoë étaient aussi jolies que celles qui sont
dessinées sur les goudas au supermarché. Du coup, papa a caché le

trou qu’il avait dans ses chaussettes. Et il a parlé en anglais avec

elles (les Hollandaises, pas les chaussettes) pendant que je faisais
un chapeau d'algues à Bismuth. Après, il y en a une de fille, qui est

venue à la maison la nuit pendant que papa croyait que je dormais.

Même qu'une fois, elle s'est levée pour regarder les étoiles et faire
pipi. Et elle s’est fait une tartine avec de la viande de Bismuth qui

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