Page 207 - test
P. 207

DERNIER REPAS

             À l’ultime, nous sommes tous, un jour ou l’autre, tenu et « les
             jeux sont faits, rien ne va plus » et « le vin est tiré, il faut le
             boire »… n’ont pas d’échappatoire. Nous sommes sur le fil du
             rasoir et chaque blessure nous délie de la chair et d’os nous
             engrossons   à   nourrir   grassement,   à   l’exemple,   une   vivace
             desmodium gyrans en terre exotique…

             J’entends au loin le hautbois de ma dernière ligne… mais j’en
             ai rien à vibrer, j’avance à contre-courant comme déphasé à la
             ligne d’un destin déjà aiguillé à la va-vite, aux desseins à la
             sanguine   marinée   au   nébuleux   d’une   bonne   étoile   qui
             s’essouffle comme un coureur de fond qui a usé sa volonté,
             limé son espoir, déshabillé ses dernières larmes sur le col de la
             souffrance tout là-haut à la gamme finale sans trophée…

             J’ai le tantrique et les glanduleuses Skene insensibles et mon
             corps sur miroir déforme ma réalité d’être. Je ressemble à une
             pomme de terre filiforme déformée aux fibres d’un arbre trop
             souvent   foudroyé.   Je   prends   mes   derniers   médicaments
             poisons avec une autre bouchée de tagliatelles comme si je
             dévorais mes derniers liens…

             Je   m’allonge   et   attends   le   terminal   d’un   regard   de   Mort
             harmonique… qui sait ?
   202   203   204   205   206   207   208   209   210   211   212