Page 211 - test
P. 211
EFFET COUPLE
Aujourd’hui, j’ai rêvé de Paris, bras dessus dessous avec une
blonde et une brune. J’étais raide comme le spectre de Moïse,
mais suite à un coup de coude dans les côtes de ma compagne
de service, je me suis réveillé maugréant des mots
incompréhensibles :
— T’as t’y pas fini de ronchonner, le Paul.
— Qu’est-ce t’as dit ? Et me réveiller pour ça ? la Paulette
— T’as rêvé de quoi pour te mettre dans un tel état
érectionnant ?
— Tu vas rire aux éclats de ta belle dentition persillée la
Paulette, j’étais au rêve d’une belle blonde et brunette…
— Qu’est-ce tu m’chantes là ? Tu ne sais même pas comment
c’est fagoté ces choses-là…
— Que si, foutredieu, que si, j’ai même touché de cette peau de
velours…
— Toi, le Paul des Poires ? T’es ben comme tous les autres, ça
se vante et ça fait du vent oui…
— Me vante pas, moué…
— Et t’as eu l’occasion, je m’demande…
— Je te dis pas… c’est blasphème…
— Blasphème ?
— Si je te le dis, c’est pour moi chant du Cygne…
— Te v'là t’y pas dingo ! Tu devrais me foutre au lieu de
dégoiser des âneries pareilles…
— Rien à faire, suis pas d’humeur… quand je t’vois.
— Elle est bien bonne celle-là. Et mon cul n’est pas à ta
convenance ?
— Il m’inspire pas
— Il t’inspire pas ? Et tu veux que je te baffe pour te réveiller
complètement, le Paul ?
— Tu n’es pas de ces perles dont j’ai rêvassé… t’as qu’à
prendre un bon bain, je te jure que je te goupille le cerisier…
— En v'là une formule ! Eh bien regarde bien ce cul-là, t’es pas
prêt d’y enfourner ta mesure, pauvre gland.
— Tu t’énerves, tu t’énerves, tu crois que ça va aider à finir la
nuit, la gracieuse…
— Suis pas ta gracieuse, toi le triste sir de ma couche et dont
parfois j’ai honte moi fidèle parmi les belles Marie de notre
région…