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L’ERRANCE À JAMAIS INSCRITE

             Ton parfum a des nuances sur ta peau selon ton humeur du
             jour.   Tu   es   cet   arôme   entre   le   venimeux   et   l’amoureuse
             passionnelle.   Tu   es   ainsi   mon   amour   et   aujourd’hui,   je
             t’accorde ce petit a frileux prêt à rompre le lien qui nous unis
             comme un wagon et une locomotive.

             L’essence de ta vie tourne autour d’un beau nombril. Et mon
             nombril   à   moi ?   Il   n’a   pas   d’importance   pour   toi ?   Notre
             respiration n’est que notre égoïsme du genre : « Atmosphère !
             Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ». Et
             pourtant, l’écumeuse relation nous embarque sur des navires
             débats :   tu   tangues   et   jouis,   je   houle   et   je   possède…   nous
             sommes des belliqueux du sexe…

             L’envoûtant   de   notre   relation   tient   à   ce   mot :   sexe.   Et   nul
             besoin   d’une   fiole   d’un   élixir   genre   Bel   Respiro   pour   nous
             enflammer et notre exigence n’est pas une romance. On se vit
             l’un dans l’autre et s’expatrie dans l’orgasme. Celui-ci est le
             summum de l’égoïsme et il nous manque quand l’insolent se
             refuse par la fatigue, ou autres excuses et nous crions à la
             trahison   fidèle   à   nous   même,   nous   souhaitons   être   enivrés
             jusqu’à l’insolence…

             Et puis, il y a ces moments de solitude qui nous prend dans ses
             bras et on pleure entre le goût des larmes qui apaisent et le
             dégoût d’aimer encore et encore, paradoxe du désir inassouvie
             et pourtant pleinement constitué et assumé.

             Ce matin je te regarde t’habiller… je sais que tu ne sais pas
             que c’est la dernière fois. Je ressens tout mon amour et toute
             ma haine pour toi. Notre intime compagnie va se fracturer
             comme un miroir. Toi et moi, mille morceaux de nous et nous
             voici   au   bord   du   rien   dont   je   nous   embarque   sans   retour
             possible. L’errance à jamais inscrite en Nous.
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