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Garder les chèvres et les moutons en Italie
lorsque je vis plusieurs poissons. Comme la guide n'était
pas loin, je l'appelai et les lui montrai. Etonnée, elle me
dit : "Je suppose qu'ils les ont mis pour agrémenter la
visite des touristes."
Assez content de moi, je lui dis : non, je ne pense pas que
ce soit la vraie raison. Chez nous en Italie, nous avons un
puits et mon père y mettait toujours deux ou trois
poissons. Quand nous y allions en vacances, c’était la
première chose qu'il vérifiait. Si les poissons étaient
vivants, il en déduisait que l'eau était potable.
Ma sœur est née en 1949. Cette année-là, pour profiter de
l'électricité et remplacer l’utilisation des lampes à huile,
chaque famille devait payer l'installation des poteaux et des
lignes. Peu de maisons avaient été construites en dehors du
village. La nôtre était la plus éloignée, à plus de 150 m de
l'avant-dernière. Le coût direct pour mes parents était
significatif, mais ils ont pu trouver les moyens pour couvrir
cette dépense.
Mon père était un homme à tout faire. Il travaillait à la
"journée" dans les champs pour faucher les blés lors des
moissons ou sur la route principale pour casser des cailloux.
A la demande, il grimpait sur les hautes branches des grands
chênes pour gauler les glands qui nourrissaient les cochons.
Il m'a raconté qu'il y passait parfois plusieurs heures pour,
in fine, recevoir une bouteille d'huile à laquelle il manquait
systématiquement un ou deux centimètres pour arriver au
goulot. Il aimait se rappeler qu'il était l'un des rares de San
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