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Soir du 3 juin 1120
La bataille vient de s’achever, les flammes mourantes des
palissades jettent sur la pleine une clarté rouge et mouvante.
Des cadavres jonchent le sol, les chevaux hennissent, la fumée
pique les yeux, mais au milieu de ce chaos, la Nogarède tient
encore.
Les survivants épuisés se rassemblent autour de Pierre-
Raymond de Nogarède casque cabossé, armure noircie.
A ses Arnaud de Montgey, Louis de Montgey, Romain
Ferrand, Raymond Ferrand, capitaine des gardes de Toulouse
essayant de rétablir un peu d’ordre.
Guillaume, non loin de là reprend son souffle, l’épée encore
sanglante, fixe les collines ou l’ennemi disparaissait.
Il a combattu sans relâche, repoussé trois fois l’assaut, sauvé
un sergent au côté de son frère d’arme.
Pierre-Raymond s’approche lentement, le regarde longuement,
comme un homme qui reconnait dans son fils le prolongement
de sa propre vie.
-Guillaume tu as fait ton devoir d’homme, plus que cela
tu as sauvé Nogarède.
Autour d’eux le silence se fit, même les hommes d’armes
rompus a la guerre se redressèrent.
Pierre-Raymond tire alors son épée, la même qui a traversé RENA - Les Compagnons Forgerons
Antioche et Tripoli, la lève vers le ciel rougi.
Que dieu m’entende et que tous soient témoins. Ici sur le
champ de bataille, parmi les morts et les vivants, je fais
chevalier mon fils Guillaume de Nogarède.
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