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     Etienne, depuis trois jours vit sous l’œil de tous, il dort
               près des charrois, il mange à part, mais il obéit sans discuter.
               Constance qui veille à la tente Hospital, le surveille de près, il
               l’aide à porter l’eau, a soulevez les malades, à changer les
               linges souillés. Etienne ne parlait pas beaucoup, mais il ne fuit
               pas non plus, il fait ce que qu’on lui dit, parfois le soir on le
               voit regarder Garcin longuement, en silence.
                      Ce matin-là alors que le cortège longeait les terres plates
               au sud de Ravenne trois hommes arrivèrent à cheval venus
               depuis Parme, portants des tabliers de cuir, des marteaux
               attachés à la ceinture. Garcin réparant une roue fendue se
               redresse, les reconnut.
                      Milo, Francesco et Andrea des forgerons de la grande
               halle de parme. Les hommes le saluèrent avec chaleur. On
               vient offrir nos bras et nos enclumes, il parait que vous partez
               pour Jérusalem ont veux en être. On leur fit place, près de la
               forge roulante. Bientôt, le feu repris les marteaux sonnèrent, le
               métal rougeoyait dans l’ombre du matin.
                      Etienne regardait cela de loin, fasciné, puis sans qu’on ne
               lui demande rien, il s’approche.
                      -Je peux souffler les braises si vous le voulez. Garcin le
               regarda longtemps puis d’un signe de tête, il lui désigna le
               soufflet.
                      - Vas-y mais si tu casses quoi que ce soit, tu finiras dans
               la boue. Etienne hocha la tête, il s’applique, le cuir grince, la
               flamme monte.
                      Au fils des jours, il apprit à tenir les pinces, à frapper au
               bon moment. Milo qui était en train de courber une lame lui                                      RENA - Les Compagnons Forgerons
               montrant comment faire. Le lendemain Andrea lui expliqua
               l’art du rivet, et un soir Garcin sans rien dire lui tendit un
               vieux fer d’épée tordu.
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