Page 37 - Miettes
P. 37
maman irait mieux. Mais les jours s’écoulaient et certes maman
tenait debout à présent, mais elle était toujours en proie à ce mal
qui la grignotait de l’intérieur. Grace à papy d’ailleurs, maman avait
pu mettre un nom sur sa maladie. Enfin, ses maladies. Il l’avait
secouée, et encouragée à creuser plus loin, à voir plus de
médecins, de bons cette fois. Il l’avait accompagnée partout, suivie
de près, lui avait reboosté le moral et l’en avait convaincue. Non
ce n’était pas dans sa tête tout ça. Il suffisait juste de trouver ce
dont son corps souffrait et de le guérir avec le traitement adéquat.
Une fois sa maladie rare étiquetée, maman avait enfin un
traitement et se reconstituait jour par jour. Grand-père n’a pas
voulu en rester là. Il a dit à maman qu’elle avait besoin de changer
d’air pour se reconstruire, et il avait proposé qu’elle vienne chez lui
en vacances quelque temps. Papa était enchanté. Nous la
rejoindrions plus tard pour les fêtes de Noël. Nous pourrions enfin
connaître de véritables fêtes de fin d’année en famille ! Je pourrais
enfin mettre un visage sur ces noms que j’avais tant de fois
entendus.
Maman n’a pas voulu être séparée de moi. Elle avait insisté auprès
de papa pour que je l’accompagne, afin de resserrer nos liens, et
aussi pour que je ne sois pas de nouveau postée chez un voisin
pendant son absence. Elle n’avait pas aimé apprendre que papa
m’avait retirée de la crèche et du contact d’autres enfants.
Je me demande bien pourquoi, mais papa ne voulait pas que je
parte. Je pense qu’il m’aimait trop fort. Il devait se dire que j’allais
beaucoup trop lui manquer. Grand-père avait insisté en expliquant
que mamie allait me chouchouter et que cela me ferait du bien de
37