Page 145 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Une série de dessins de tissus que j'avais réalisés au studio, sur
un thème de chevrons, en différentes versions de noirs sur fond blanc
avec touches de couleurs, se retrouvaient dans la dernière collection
de haute-couture, mais légèrement modifiés, ce fut une surprise qui
me rendit très fière. J'étais devenue inconsciemment, sa muse
inspiratrice, ce que plusieurs personnes de l’entourage de Per Spook
me qualifiaient.
J'avais également participé à la collection très en retard et
j'aidais notamment à coudre les fourrures bien que novice dans ce
domaine, même si je ne l'étais pas en matière de couture, cela me
rendait très fière, et très appréciable pour l'équipe technique.
Or, Louis Féraud apportait beaucoup plus d'attention à son
équipe de personnel nordique mais une totale indifférence à la brune
aux cheveux longs que j’étais. J'en conclu que mon look stylé hors
normes devait lui déplaire. De plus physiquement j'étais l'opposé des
têtes blondes qui composaient son équipe. Le directeur commercial
m'avait d’ailleurs questionné sur mes origines, qu’il imaginait
italiennes, avec mes grands cheveux noirs. En y réfléchissant je
pensais finalement que toutes ces sorties et familiarités avec le
directeur artistique de la maison ne devaient pas être au goût du
couturier.
C'est ainsi qu'un jour le couturier annonça malgré mes
compétences, qu'une secrétaire lui serait plus utile qu'une styliste
pour compléter son équipe, et me demanda de faire un choix. Je me
retrouvais devant un dilemme où mon choix se fit sans hésitation, au
grand désarroi de Per Spook et du vendeur responsable de la
boutique. Je quittais définitivement La maison Louis Féraud....
Mais déjà d’autres aventures professionnelles se profilaient.
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