Page 143 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Le lendemain matin, je me rendis sur mon lieu de travail, et
comme j'avais pris certaines habitudes de familiarité dans la maison
de couture, je décidais d'emmener le petit singe avec moi !
Quelle idée insensée m'avait trottée dans la tête une fois de
plus ! Me présenter avec un tel animal chez un couturier de renom.
Le voilà qui déambulait dans la maison de couture, faisant des
acrobaties par-ci, par-là, ou sur la jolie rampe d'escalier qui menait de
la boutique au studio ! Je tentais de le rattraper, mais en vain, il
s’enfuit et alla se camoufler dans les robes de haute-couture exposées
sur un portant, en prévision d'un rendez-vous avec une cliente
importante ! Le pire pouvait se produire, et j'imaginais déjà le singe
se soulager d'un besoin pressant sur l'une des robes d'étoffes et
broderies précieuses ou encore arracher les broderies !
Par miracle je réussis à l'attraper, juste à l’instant où Louis
Féraud fit son apparition .... Il était totalement interloqué, car
inconcevable pour lui, bien que très ouvert d'esprit, de se trouver
dans une telle situation. Il ne semblait pas apprécier la présence de
cet intrus dans la maison de couture et mon explication sincère lui
parut totalement loufoque. L'arrivée de la cliente importante était
imminente, Il me conseilla donc de rentrer chez moi immédiatement
et d’emporter cet animal, hors de la maison de couture. Ce que je fis
sans hésitation, totalement confuse de cette stupide initiative de ma
part.
J'en conclus, par ce manque de sérieux de ma part, que mes
jours étaient comptés dans cette maison de couture, face au Palais de
l'Elysée. Il n'en fut rien, et la vie du studio allait reprendre son cours
normal.
Je n'allais finalement pas m'enraciner chez ce couturier...
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