Page 167 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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et notre entente s’était transformée en belle amitié d'une grande

              complicité.

                     C'est ainsi qu'un jour il me suggéra la visite "du placard aux

              Nanars".... Etonnée, je le suivis et à ma grande surprise je découvris
              ce fabuleux trésor caché. Jean-Paul m'expliqua que ce placard
              stockait tous les anciens modèles invendus de haute-couture. Puis il

              ajouta que Si… oui Si par hasard le besoin de m'habiller pour l'une de
              ces soirées chic se présentait, je pouvais emprunter discrètement un
              modèle à condition de le remettre à sa place le lendemain et d'en

              prendre grand soin bien entendu. Quel bonheur ! Ce fut un véritable
              miracle pour moi, je venais de découvrir ma nouvelle garde-robe
              pour les futures soirées qui me seraient annoncées, et je savais déjà

              que j'allais sans hésitation aucune, aller fouiner très souvent dans ce
              placard aux Nanars.


                     Un jour, il m'était arrivé de craquer sur une robe du soir de la
              collection de haute-couture à peine en cours. C’était une sublime robe
              réalisée pour Mireille Darc, qu’elle porterait lors de son prochain

              film. Je rêvais devant cette robe, et avec ma passion grandissante
              pour la haute-couture et  toutes ces belles matières nobles, il me la
              fallait absolument pour une de ces fêtes où j'avais l'habitude de me

              rendre. Cette robe m'obsédait, à tel point que j'allais avec insistance
              supplier la responsable d'atelier de me prêter le patronage, ou la toile

              plus exactement, ce qu'elle fit discrètement, après avoir cédé à mes
              suppliques malhonnêtes, puisque cela s'appelait du plagiat. Je n'étais
              pas aussi habile qu'une première d'atelier, mais je réalisais cette robe
              dans une autre couleur et une autre matière tout aussi luxueuse.

              Finalement je ne m'en sortais pas trop mal et de plus c'était un
              modèle encore inédit pour les futures clientes de haute-couture.



                     Je portais finalement cette magnifique robe vert Nil réalisée en

              jersey de soie et agrémentée d'une grande étole de mousseline de
              soie vert sombre, pour une fameuse soirée, avec beaucoup de succès,
              dans une totale inconscience de mon acte malhonnête !!!










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